4 février 2020

Le Snes-FSU dans l’Académie

Langues vivantes, offre et diversification : des constats inquiétants dans l’académie : CAELVE du 15 janvier 2020

La commission académique langues vivantes s’est tenue le 15 janvier dernier. Elle a permis de corroborer les analyses portées par le SNES et la FSU quant à la situation des langues vivantes dans l’académie.

La FSU avait déposé en amont des questions diverses

Une déclaration a été lue

Diversification :

La situation reste très problématique. La réforme du collège avait déjà entraîné une forte baisse de l’offre de lv2 et de ses conditions d’enseignement-il n’y a quasiment plus d’autre lv1 que l’anglais dans l’académie. La situation n’a que peu évolué depuis la rentrée 2018 mais on constate une érosion continue en italien, allemand, russe …. et même chinois. Les dispositifs à deux langues (ex-bilangues) ont permis dans un certain nombre de cas de stabiliser la situation, grâce notamment à une heure dédiée attribuée dans les moyens mais cela ne suffit pas à consolider durablement l’offre.
La situation s’est aggravée en lycée, en lien avec la réforme, à la rentrée 2019, ce que le SNES-FSU avait prévu depuis 2 ans. Près de 2 % en moins d’ élèves de 2GT des lycées publics ont choisi une LV3 : certaines langues sont particulièrement touchées, comme l’italien, le chinois, le portugais, l’arabe…..et même le néerlandais pourtant porteur d’offres multiples dans l’académie.
Nous avons donc demandé des mesures pour contrecarrer cette dégradation : une campagne d’information forte en direction des chefs d’établissements, des élèves et des familles sur le plus apporté par une LV3 … parce qu’avec la mise en place de la réforme, les familles ont pu, face à la complexité et aux inquiétudes, choisir une « simplification » des choix, pourtant préjudiciable à la poursuite d’études. Parce que certains chefs d’établissements ont pu aussi dissuader les élèves de choisir une LV3 par crainte d’une complexification des emplois du temps. Il est encore temps de redresser la barre de ce point de vue. Mais nous avons aussi demandé une politique rectorale forte avec la mise en place d’un code dérogatoire (comme cela se faisait avant la réforme Chatel) et /ou d’un fléchage de moyens spécifiques. De notre point de vue, si rien n’est fait, l’offre de lv3 va se réduire comme une peau de chagrin et, d’ici trois ans, la grande majorité des lycéens de l’académie n’en aura plus l’accès.
Les réponses du rectorat sont pour nous insuffisantes puisque seule l’information aux chefs d’établissements a été retenue. Pas de moyens fléchés alors que d’autres académies le font. Pas de dispositif dérogatoire non plus par crainte de contournement de la carte scolaire. Pourtant sur ce point, des solutions peuvent être trouvées pour empêcher cela.
La mobilisation des lycées concernés est donc nécessaire pour enrayer ce déclin prévisible et le SNES-FSU s’adressera aux collègues en ce sens. Le Snes-FSU engage une démarche intersyndicale au niveau académique pour obtenir code dérogatoire et dotation fléchée. La section académique met à disposition des collègues ce courrier-type à envoyer au rectorat :

Spécialités  :
L’offre reste très inégalitaire sur l’académie au détriment du Pas-de-Calais, notamment du Bassin minier et du Béthunois mais aussi dans le sud du département du Nord.
Globalement, l’offre de lv s’appauvrit dans l’académie, malgré sa situation géographique privilégiée, ce qui pénalise les élèves dans la poursuite d’études et les débouchés sur le marché de l’emploi.

Sections européennes en lycée :
Peu de changement à la rentrée 2019, si ce n’est des baisses d’horaires, qui peuvent être significatives selon les établissements et remettre en cause à la fois l’attractivité de l’euro mais aussi la qualité des conditions d’enseignement pour se limiter à un saupoudrage. Des craintes quant à la rentrée 2020 : probable mise en place de « parcours DNL » sans personnels habilités…Du low cost pur.

Ecole Européenne  :
L’école a ouvert en septembre sur les niveaux prévus. Nous avons posé la question de l’origine sociale et géographique des élèves puisque dès l’origine nous avions des doutes quant aux objectifs de l’implantation après la décision de non-installation de l’Agence Européenne du médicament à Lille.
De fait, la section anglophone est pour l’instant à petits effectifs. A notre question de l’origine du recrutement des élèves, il nous a été répondu « des entreprises » sans plus de précisions. Nous en avons demandé le détail. Quant à la section francophone, elle semble, selon notre enquête FSU, pénaliser les écoles et collèges publics du secteur, nombre de parents y voyant un moyen de contourner la carte scolaire ou de bénéficier d’un cursus public privilégié. Quant à l’origine sociale, question sur laquelle depuis deux ans, il nous avait été affirmé qu’une campagne importante en direction des quartiers populaires serait faite, force est de constater qu’un seul élève boursier est scolarisé à l’Ecole européenne. Le rectorat a convenu qu’il fallait améliorer les choses et trouver un équilibre.

Calais territoire bilingue :
Nos inquiétudes ont malheureusement été confirmées. Malgré les affirmations quant à la qualité du projet, quant à la « pérennité des moyens alloués »…,il apparaît que les petits Calaisiens vont une nouvelle fois servir de cobayes. Comment peut-on honnêtement mettre en place en quelques mois un « enseignement » bilingue digne de ce nom, et ce dès la maternelle, quand on n’a pas les personnels qualifiés ? En les déclarant qualifiés au bout de 5 journées de formation… Les professeurs de langues dûment formés et diplômés après de longues années d’études et de vie à l’étranger pour la plupart apprécieront… De fait un peu plus de 30 enseignants se préparent à une habilitation en bonne et due forme, pour les autres, ce sera de l’improvisation sur le tas ou comme le disent certains responsables institutionnels, ce sera une « question de dynamique »…A quelques semaines des municipales , c’est aussi une belle vitrine pour la maire de Calais…L’objectif de développer l’anglais à Calais est tout à fait louable. Mais il faut pour cela des moyens dédiés, du temps, de la formation… Nous sommes loin du compte. Et il nous faudra faire le bilan de cela très vite. Quant aux personnels, rien de peut les contraindre à s’engager dans ce bricolage.

Voici le diaporama présenté en commission :