Après avoir disparu des radars pendant plusieurs mois, revoilà le Grenelle de l’Education ! Lancé en grande pompe en août 2020 par Jean-Michel Blanquer, il s’est traduit jusqu’ici par des promesses et des envolées lyriques sur « l’enseignant du 21eme siècle », des ateliers verrouillés et un colloque scientifique…surprenant ! Mais derrière les apparences, c’est bien une transformation en profondeur de nos métiers qui se dessine.

Avant les conclusions ministérielles attendues le 26 mai, un point sur ce dossier.

Les synthèses des ateliers et de la conférence

• La GRH de proximité : ne pas être dupe des belles paroles. Pour J.-M. Blanquer, les nouvelles conditions de travail sont d’abord liées au renforcement du management local. C’est le contrôle des enseignants, et rien d’autre, qu’il souhaite améliorer. La gestion des ressources humaines de proximité est un outil pour renforcer ce contrôle en profitant de la dénaturation du paritarisme par la loi dite « de transformation de la Fonction publique. (lire l’article en ligne)

• Gouvernance des EPLE, la voix de son maitre. Comme prévu, l’atelier « gouvernance » du Grenelle de l’Éducation a traduit l’action et la pensée du ministre : toute organisation humaine ne peut fonctionner que par un management autoritaire. Pour le second degré, au nom d’«un pilotage assumé par le chef d’établissement », l’atelier invite le ministère à étendre le recrutement de postes à profils en « renforçant le pouvoir décisionnel des chefs d’établissement » (lire l’article en ligne)

• Remplacements à l’interne, attention danger ! La proposition d’assurer les remplacements en interne n’est pas nouvelle : Gilles de Robien l’avait essayé en son temps, sans succès face à l’opposition de la profession. Un cours ne s’improvise pas et l’administration ne peut s’exonérer ainsi de ses responsabilités en matière de recrutement pour assurer la continuité du service public. (lire l’article en ligne)

• La FSU quitte le Grenelle de l’Éducation « La participation de la FSU aux ateliers de Grenellese solde par le constat de l’impossibilité de faire avancer des propositions du fait même du dispositif choisi : il n’était pas question d’une concertation, mais bien d’une opération de communication sur des visions déjà arrêtées et peu ouvertes au dialogue. » (lire le communiqué de la FSU)

• Colloque scientifique sur l’enseignant du 21eme siècle : Mardi 1er décembre. Ce devait être un des grands moments du Grenelle de l’Education : le colloque scientifique sur l’enseignant du 21eme siècle « pour réfléchir en profondeur sur l’avenir du métier des professeurs ». Bilan de la journée : des propos décalés avec la réalité quotidienne des personnels de l’Education nationale, des problèmes techniques et, en pleine pandémie, un non respect des règles sanitaires. Quelle crédibilité accorder à ce qui a ressemblé aujourd’hui à un exercice de communication raté qui ne doit toutefois pas occulter la réalité de l’exercice : un outil pour redéfinir nos métiers (lire l’article en ligne)

Grenelle et « revalorisation »

• Une revalorisation vraiment ? Outre les sommes minimalistes avancées, la revalorisation serait conditionnée à une refonte du métier. (septembre 2020, lire l’article en ligne)

• Salaires en 2021, ceci n’est pas une revalorisation : 400 millions d’euros pour une revalorisation « historique » ? On en est encore loin ! (article en ligne)

• Revalorisation, « faux plans » : Les belles paroles ne suffisent pas à faire oublier l’abandon pur et simple de la revalorisation promise par le ministre, qu’il annonçait comme « historique ». Les mois passent, les promesses trépassent.(mars 2021 article en ligne)

• Le simulateur « la revalorisation fantôme » Depuis des mois, Jean-Michel Blanquer parle de « revalorisation historique » pour qualifier sa politique salariale. Qu’en est-il réellement ? Faites le calcul avec notre simulateur en ligne