30 septembre 2021

Les articles des Bulletins Académiques

BA324 - Pouvoir d’achat, salaires : tenons les bons comptes !

Le gel quasi-continu du point d’indice depuis 10 ans a de lourdes conséquences sur les personnels : un certifié à l’échelon 10 de la classe normale subit un manque à gagner de 206€ par mois par rapport à 2011, alors même que l’inflation a été faible sur cette période. Or l’INSEE annonce une hausse de l’inflation sur l’année écoulée… Mais le point d’indice reste gelé. Et bien entendu, ce n’est pas la « revalorisation historique » du Grenelle qui infléchira la tendance : le ministère a fait le choix d’une prime destinée aux débuts de carrières, c’est-à-dire à 30% d’entre nous, de 35 à 99€ nets pour les titulaires et de 26 à 53€ pour les contractuels.
Depuis 2017, le protocole PPCR a permis d’atténuer cette évolution en attribuant des points d’indice supplémentaires aux différents échelons et en raccourcissant la carrière en classe normale avec une hors-classe garantie à tous. Pour la plupart d’entre nous, seuls les changements d’échelon nous ont donc permis de voir nos salaires (un peu) augmenter. Au final, le tableau est sans appel : nos salaires continuent de décrocher par rapport aux moyennes des salaires enseignants dans l’OCDE et leur faiblesse en début de carrière (1.18 fois le SMIC) explique sûrement en partie la faible attractivité de nos métiers chez les plus jeunes.
Dans le passé, comme lors des Trente Glorieuses, lorsque la « machine économique » surchauffait, les travailleurs, salariés du privé et fonctionnaires, se mobilisaient, et parfois tous ensemble comme en Mai 68, pour au moins rattraper ce que l’inflation mangeait de leur pouvoir d’achat. Ce ne sont pas les primes de Blanquer ou les salaires au mérite de Macron, qui nous permettront demain de vivre mieux. La revendication syndicale du dégel du point d’indice, d’élargissement d’accès à la classe exceptionnelle (voire la garantie de cet accès pour tous et toutes comme nous l’avons obtenue avec le PPCR pour la hors-classe), le début de carrière au moins au 4e échelon, voilà les seules vraies pistes prometteuses. Et c’est aussi tout le sens de notre adhésion au mouvement intersyndical du 5 octobre.

Olivier Mathieu

JOURNÉES DE MOBILISATION

5 octobre 2021

MOBILISÉ.E.S POUR NOS SALAIRES, NOS EMPLOIS ET NOS CONDITIONS DE TRAVAIL ET D’ÉTUDES

19 octobre 2021

JOURNÉE NATIONALE D’ACTION DES AESH