Proposition de lettre collective, à l’attention la rectrice

L’an dernier à la suite de l’assassinat de notre collègue Samuel Paty, il a fallu parfois se mobiliser pour obtenir de haute lutte, quelques heures de temps banalisés pour échanger entre nous, pour aborder collectivement ces questions liées à la laïcité et à ce que l’on dénomme aujourd’hui par l’expression « valeurs de la république ».
Cette année, nous ne pouvons accepter le caractère extrêmement injonctif du dispositif de formation organisé dans l’urgence hors temps scolaire sur la laïcité. C’est un très mauvais service rendu à nos valeurs et au service public que nous défendons.
Qu’est-ce qui justifie une telle précipitation ?
Qu’est-ce qui justifie un temps de formation obligatoire sur cet horaire-là ?
S’agirait-il de la volonté d’un ministre de faire une opération de communication dans un contexte politique où il veut afficher la reprise en main de la profession enseignante dont une certaine presse dénonce à sa Une, « une dérive idéologique » ?
Nous ressentons un réel manque de respect à nouveau
– pour notre travail : de nombreux collègues ont charge de famille le mercredi après-midi. Nous avons des progressions, des travaux en cours, des échéances de conseil de classe et des choses à finir avec nos élèves. Cette formation s’ajoute à des semaines bien chargées
– pour le sujet qui mérite mieux que cette organisation-repoussoir

Il sera dans ce cadre contraint et dans ce dispositif d’organisation difficile d’attendre un plein engagement des professeurs que nous sommes, alors que pourtant, nous aurions bien besoin d’échanger et de nous former collectivement sur ces questions. Mais pas de cette manière précipitée et brouillonne. Que d’occasions gâchées !

Intervention du Snes-FSU auprès de la rectrice