28 octobre 2023

Les articles des Bulletins Académiques

BA332 - AESH, se mobiliser pour la dignité des personnels

Le 3 octobre 2023, une mobilisation nationale des Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (AESH) a eu lieu. Près d’une centaine de personnes s’est rassemblée devant le rectorat à 14h30 pour exprimer inquiétudes et aspirations pour l’avenir de la profession, soulignant ainsi l’urgence de reconnaître ces professionnels de l’inclusion scolaire.
Au centre des préoccupations des AESH se trouve la crainte que leur métier évolue vers une nouvelle appellation, « Accompagnants à la Réussite Éducative » (ARE). Cette manifestation illustre le besoin de ces professionnels de faire entendre leur voix et de préserver leur mission fondamentale : accompagner au mieux les élèves en situation de handicap.
Le SNES-FSU s’est joint à la mobilisation pour soutenir les revendications des AESH. Reçue au rectorat avec d’autres organisations syndicales, la FSU a exprimé le souhait de voir nos collègues sortir de la précarité, déplorant l’absence de progrès concrets malgré les promesses de statut et de salaire décent faites par le candidat Macron durant la campagne présidentielle de 2017.
Les témoignages des AESH présents ont mis en évidence les difficultés qu’elles et ils rencontrent au quotidien. La gestion des PIAL a été abondamment critiquée, notamment en ce qui concerne l’affectation des accompagnants. Une participante a souligné le manque de respect des AESH face à l’administration, les considérant comme des « kleenex » dont l’affectation dépend entièrement d’une seule personne. Lors de l’audience au rectorat, il a été rappelé que la gestion des PIAL était une problématique académique et qu’il était de la responsabilité rectorale de garantir au sein des PIAL une gestion des ressources humaines apaisée.
Malgré les récentes annonces gouvernementales, les AESH demeurent inquiets et estiment que les politiques ne correspondent pas à leur réalité quotidienne. Cette mobilisation témoigne de leur détermination à faire valoir leurs droits, à défendre leur profession et à obtenir des conditions de travail dignes. Face à l’incertitude persistante, leur voix continue de résonner avec force dans le paysage éducatif français, et au-delà dans l’idée qu’on se fait de l’inclusion au sein de la société.

Kévin Plouviez