Les syndicats de la FSU (SNES-SNEP-SNUEP-SNUIPP) constatent avec consternation que l’ESPE Nord-Pas-de-Calais renouvelle sa « journée des partenaires » le 7 juin.

« Partenaires » dont nous ignorons toujours sur quels paramètres ils sont choisis (visiblement, les syndicats ne sont pas considérés comme "partenaires", mais les représentants des pouvoirs économiques, oui. En évitant cependant leur mise en concurrence puisque toutes les assurances, toutes les mutuelles, toutes les banques ne sont pas invitées).

Cette année, l’ESPE a pris la précaution de l’inscrire dans la maquette, donc de la rendre obligatoire au moins dans les esprits des stagiaires inquiets à quelques jours de la réunion du jury chargé de leur validation. Sans doute pour tenter d’éviter l’appel au boycott que nous avions fait lancé l’an dernier.

En effet, les syndicats de la FSU ont défendu – après sa suppression par la présidence Sarkozy – le retour à une formation mixte, universitaire et de terrain, qui soit de haut niveau pour répondre aux exigences de métiers qualifiés et porteurs de responsabilités fortes.

Ils ne peuvent donc cautionner une journée qui prendrait comme en 2016 les aspects d’une « kermesse », ni qui dévoierait encore davantage le diplôme délivré à l’occasion de l’année de master réalisée à l’ESPE : d’ores et déjà est annoncé un « concours de mémoires » en amphithéâtre pouvant accueillir 250 personnes (quid des autres stagiaires ?) sur la base d’une présentation en 180 secondes ; est-ce ainsi qu’il faut clôturer le travail accompli au cours d’une année de stage stressante et particulièrement exigeante en temps de présence et quantité de missions à accomplir, parallèlement à la prise en charge de ses premiers élèves ?
Est-ce normal de considérer cette journée comme une journée de formation permettant d’obtenir des crédits ECTS pour la délivrance d’un diplôme universitaire ?
Belle économie en tout cas pour l’ESPE qui n’a pas à rémunérer de formateurs pour cette journée, les "partenaires" et les stagiaires eux-mêmes se chargeant de l’animer !

Les syndicats de la FSU (SNES, SNEP, SNEP, SNUIPP) sont sollicités par de nombreux stagiaires qui ne comprennent pas l’intérêt de cette journée et qui n’ont pas envie d’y participer, à un moment où ils n’ont pas de temps à perdre (les fins d’année scolaire sont toujours très chargées quand il faut finir les programmes et commencer à anticiper la rentrée suivante).

Ils appellent les stagiaires à refuser la proposition de participer à ce concours, d’autant plus que, dans le cas où ils seraient retenus, ils seraient les heureux élus de deux journées de formation (de 2 h chacune) à leurs frais (pour ceux qui n’entrent pas dans les critères de l’indemnité forfaitaire de formation).

Ils interpellent également « les services académiques » qui ont donné leur aval à cette journée et leur demandent de permettre aux stagiaires de ne pas assister à cette journée de « formation » en ne les soumettant pas au retrait d’1/30 en cas d’absence.