Choc des savoirs

À la rentrée 2024, si la réforme annoncée n’est pas repoussée, les classes de Sixième et de Cinquième devraient être mises en barrette par 2, 3 ou 4 pour distribuer les élèves sur 3 niveaux de regroupements, sur la totalité des heures de mathématiques et de français. Pour celle de 2025, cela concernerait tous les niveaux.

Avec la suppression de 484 postes dans le second degré pour la rentrée 2024, la mise en place des regroupements de niveau provoquerait des effectifs pléthoriques.

Fausses annonces…

Les créations d’emplois promises dans les médias pour assurer ces regroupements n’existent pas, il ne s’agit que d’un redéploiement de moyens existants : l’heure de soutien/approfondissement (financée par la suppression de la technologie en Sixième) et un alourdissement de la charge de travail  (heures supplémentaires Pacte). Si cela ne suffit pas, il ne restera que la marge d’autonomie à siphonner, ce qui multipliera les mesures de carte scolaire et les compléments de service dans les autres disciplines.

Et, en pleine crise de recrutement, où trouver les professeur·es de français et des mathématiques nécessaires, s’il y a plus de groupes que de classes ?

Vrais problèmes…

Seul le regroupement d’élèves les plus fragiles serait  garanti à 15… comme pour les ULIS à 10, qui les dépassent fréquemment. Quid des inclusions ? Est-ce que les élèves ayant des PPRE/PAP et PPS se retrouveront dans un même groupe ? Quel serait l’avenir de la structure SEGPA si les élèves en relevant sont inclus·es  dans les regroupements ? Quel avenir pour les professeur·es des écoles ayant en charge ces élèves ? Dans le schéma d’un groupe limité à 15 élèves, les deux autres niveaux de regroupements seraient plus chargés qu’une classe ordinaire.

Répartir les élèves ne serait pas simple car les évaluations nationales ne discriminent pas finement les résultats. Il y aurait des effets de seuil et pas de place pour certains élèves dans le regroupement idoine.

Comment travailler ?

Un fonctionnement en barrette aussi développé contraindrait fortement tous les emplois du temps. Aucun vœu ne pourrait plus être respecté. Le risque de glisser vers des classes de niveau ne serait pas négligeable. Pour les professeur·es de mathématiques et de français, les difficultés sont nombreuses. Comment être professeur·e principal·e d’une classe ? À quels conseils de classe assister ? À la rentrée 2025, ils et elles devraient enseigner à tous les niveaux du collège afin d’assurer les alignements de classe. Une progression commune s’imposerait.

Cette réforme, inacceptable car élitiste et ségrégative, promet une nette dégradation des conditions de travail des professeur·es, autant de raisons pour se mobiliser le 1er février pour lui faire échec.

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