MOTION DECENTRALISATION

Au printemps 2003, les personnels du lycée Montebello se sont majoritairement opposés à cette loi de décentralisation qui démantèle le service public de l’Education nationale et le livre aux aléas des décisions de gestion des exécutifs locaux. Les inégalités entre les régions et les départements seront accrues et les Personnels ne seront plus traités de la même manière. Pour le respect de l’égalité de traitement et d’accès, l’Education doit rester nationale.
Nous n’acceptons pas le risque d’externalisation (confier les missions des TOS à des entreprises), qui a déjà été mise en oeuvre par le Conseil Général du Pas-de-Calais qui a confié le remplacement des TOS à des associations d’insertion.
Nous continuons à exiger l’abrogation de la loi de décentralisation du 13 août 2004, le retour des personnels TOS et de leurs missions dans le cadre de la fonction publique d’Etat et des moyens d’Etat pour assurer normalement ces missions. Nous voterons donc contre les conventions qui entérinent cette décentralisation.

le projet de convention provisoire région EPLE a été rejeté par le CA du lycée Montebello de Lille


MOTION REMPLACEMENTS DE ROBIEN

Les professeurs du lycée Montebello ont à coeur que les professeurs absents soient remplacés le mieux possible. Ils n’ont pas ménagé leur énergie avec les assoiciations de parents ces dernières années pour agir auprès du Rectorat en ce sens (courriers, audiences au Rectorat à chaque fois qu’une situation risquait de pénaliser les élèves). Ces actions ont souvent été nécessaires parce que l’Etat et le Rectorat ont montré leur incapacité à assumer leur tâche en ce domaine, y compris pour les remplacements des absences de longue durée.

Le décret de Robien sur les remplacements de courte durée apparaît donc comme une véritable provocation pour les professeurs et un leurre démagogique pour les élèves et leurs parents :
 il s’agit de relancer contre les personnels une accusation démagogique d’absentéisme déjà utilisée par un ministre précédent qui espérait ainsi faire passer le démantèlement du service public en tentant de dresser contre nous une partie de l’opinion, celle-là même qui comptabilise les absences d’enseignants sur l’année. Toutes les statistiques le montrent, les taux d’absentéisme chez les enseignants sont bien plus faibles que dans de nombreuses professions et c’est donc bien du côté de l’employeur qui se doit de remplacer ses personnels qu’il y a carence.
 Le décret sur les remplacements de courte durée constitue une atteinte grave portée à la nature même de notre métier. Prétendre que les enseignants sont des pions interchangeables, susceptibles de se présenter au pied levé devant une classe et de s’insérer ex abrupto dans le programme et la progression d’un collègue, cela revient à nier la nécessité des préparations, à faire fi de la qualité de la relation pédagogique - subtile alchimie, élaborée au cours de séquences successives, entre un groupe et un enseignant - et à encourager une relation consumériste à l’Ecole de la part de la société : l’EN serait tenue pour quitte de sa mission dès lors que chaque semaine du calendrier scolaire et chaque heure de l’emploi du temps prévu, un enseignant serait présent devant chaque classe, les qualifications de ce collègue et la réalité de son enseignement passant au second plan. La non prise en compte de la spécificité du travail des professeurs (préparation des cours, correction des copies) est une véritable menace pour la qualité du travail dans les classes dont les enseignants ont la charge puisqu’ils auront à assurer jusqu’à 5 heures supplémentaires hebdomadaires soit jusqu’à 33% de leur service en plus.

Il y a d’autres solutions pour des remplacements efficaces :
 Il convient de recruter des fonctionnaires titulaires sur des emplois spécifiques de remplaçants. Ces TR, ou TZR comme on dit maintenant, ne doivent plus constituer l’ajustement entre le nombre de professeurs disponibles et les besoins en postes fixes, comme c’est devenu le cas, mais représenter un potentiel de remplacement à la hauteur des besoins, soit environ 7% des effectifs de la discipline, ce qui est loin d’être aujourd’hui le cas. Il est en effet particulièrement indécent de prétendre imposer cette surcharge sous forme d’heures supplémentaires à des enseignants titulaires déjà harassés par la charge de travail et qui courent après le temps, tandis qu’un grand nombre d’étudiants et de chômeurs, utilisés les années précédentes comme contractuels ou vacataires, sont de nouveaux privés d’emploi par l’insuffisance des recrutements qui ne prennent pas en compte les besoins réels du système. En plus grand nombre sur des zones plus restreintes, ces remplaçants pourraient entre deux remplacements rester en contact avec les équipes éducatives des établissements où ils sont susceptibles d’intervenir.
Pour les absences ponctuelles, trop courtes pour un véritable remplacement pédagogique, la seule solution est évidemment :
la mise à disposition de lieux pour le travail autonome, en présence de personnels qualifiés (CDI, centres de ressources...) dont le recrutement est très insuffisant ;
la salle d’étude sous la surveillance d’étudiants - surveillants dont le ministère a déjà considérablement réduit le nombre avant même de commencer à les remplacer par des emplois non statutaires.

En passant en force sur ce dossier, le ministre n’a pas seulement choisi l’affrontement avec l’ensemble des personnels ; il a aussi pris le risque de faire disparaître tout ce qui pouvait exister de volontariat (activités faites par les professeurs en dehors de leur service obligatoire en direction des élèves : sorties, voyages, oraux de bac. blanc, soutien, ateliers, clubs...), parfois bénévole, pour échanger des heures, rattraper des absences, assurer des suivis supplémentaires et ce au détriment des élèves... De toute façon, le budget réservé à ces remplacements montre qu’il s’agit bien de calmer les familles et non pas de proposer un remplacement de qualité.


Motion votée à la majorité par le CA du lycée Montebello de Lille.