13 avril 2004

Le Snes-FSU dans l’Académie

APPEL aux Présidents de région SUR LES TOSS

ASSEMBLEE GENERALE INTERPROFESSIONNELLE DU BASSIN MINIER CENTRE

(issue du mouvement de mai-juin 2003)

MOTION ADOPTEE LE 5 AVRIL AU LYCEE DARRAS DE LIEVIN

Des résistants sociaux du mouvement de mai-juin 2003 interpellent les présidents de conseil régional élus sur le thème de la « résistance sociale »

LES PRESIDENTS DE CONSEIL REGIONAL ELUS SUR LE THEME DE LA « RESISTANCE » AUX CONTRE-REFORMES NEOLIBERALES, ONT LES MOYENS D’ACCORDER LEURS ACTES A LEURS PAROLES EN REFUSANT D’APPLIQUER la DECENTRALISATION de l’EDUCATION NATIONALE et des PERSONNELS T.O.S.S.

Messieurs les Présidents de Conseil régional,

Le gouvernement vient d’essuyer un cinglant désaveu du corps électoral.

Le mouvement de mai-juin 2003 contre la casse des retraites par répartition (réforme Fillon) et la décentralisation des services publics (qui tend à substituer l’Europe néolibérale des régions au principe de la République une et indivisible) n’est évidemment pas pour rien dans le vote-sanction émis par les citoyens contre le pouvoir chiraquien lors des récentes élections.

Vous-même avez, comme l’ensemble des formations issues de la gauche plurielle, placé votre campagne électorale sous le signe de la « résistance sociale » en appelant à refuser les contre-réformes et le démontage social et républicain organisés par MEDEF et par l’actuel gouvernement.

L’heure est venue de mettre en application vos engagements de campagne en donnant un premier signal fort de résistance.

Alors que la quasi-totalité des conseils régionaux est passée à l’opposition, nous, résistants sociaux du printemps 2003 et des mouvements sociaux qui ont suivi, nous vous demandons instamment de mettre en application votre appel à la résistance en boycottant et en refusant d’appliquer la décentralisation/régionalisation de l’Education nationale décidée par Ferry et Raffarin. En vous concertant nationalement, il vous est parfaitement possile, sans dommage pour les personnels directement concernés, de refuser et même de bloquer le transfert des TOSS de la nation à la région et la casse de leur statut national de fonctionnaire d’Etat.

Tout atermoiement, alors que la décentralisation Raffarin a été massivement désavouée, non seulement par la « rue » mais par les urnes (référendums de Corse, des Antilles, récentes élections), serait ressentie comme une dérobade, un déni de démocratie et un abus de langage au moment où notre peuple est appelé à commémorer le 60e anniversaire du programme du Conseil National de la Résistance.

De même, nous refuserions de donner notre aval à la revendication équivoque d’une « bonne » décentralisation, accompagnée de « péréquation interrégionale » ou d’un surcroît d’« autonomie financière » pour les régions, car cela n’a d’autre sens que de valider en son principe, voire d’aggraver dans ses modalités, la régionalisation de l’Education nationale et de la République elle-même (au demeurant, si la décentralisation se met en place, tous les dispositifs initiaux d’accompagnement destinés à la rendre plus présentable sauteront quand le principe lui-même aura été acquis comme on l’a vu régulièrement à propos d’autres réformes d’inspiration eurolibérale). C’est pourquoi nous demandons un refus clair et net de mettre en application la décentralisation du service public, laïque et national d’éducation.

Recevez, Messieurs les Présidents de conseil régional, nos meilleures salutations républicaines et résistantes.