La situation s’aggrave et le mécontentement monte partout :

 Plus de 600 postes d’enseignants supprimés dans l’Académie de Lille à la rentrée 2004,

 Dans la fonction publique, des salaires totalement bloqués en 2003,

 les décrets sur les retraites qui renforcent l’inacceptable dénoncé en mai-juin,

 des régressions sociales sans précédent : les charges sociales pour les entreprises vont encore baisser et dans le même temps l’indemnisation des chômeurs se réduit laissant sans ressources des centaines de milliers de personnes (suppression de l’ASS, basculement de 800 000 RMIstes sur le RMA...)

 mobilisation à EDF journée d’action nationale le 20 janvier à l’appel de la CGT pour lutter contre les menaces de privatisation du service public

 journée de grève nationale et intersyndicale à la SNCF le 21 janvier

L’action s’impose et rapidement. Les syndicats de l’Education Nationale discutent actuellement d’une journée de grève et de mobilisation dans les plus brefs délais.

Pour en discuter tous ensemble et relancer l’action dans le bassin minier,

AG du bassin minier lundi 19 janvier à 18h au lycée Condorcet à Lens.

Compte-rendu du débat sur la casse de l’Education Nationale, des services publics et de l’emploi du lundi 15 décembre à la salle Paul Sion à Lens.

 Alors que le « grand débat national sur l’école » bat son plein, les participants, personnels comme parents d’élèves y sont très peu présents. Cette mascarade de débat, organisée pour servir de caution démocratique aux réformes extrêmement dangereuses qui sont en préparation ne doit pas nous empêcher de rappeler nos revendications du printemps, de poursuivre le combat contre la décentralisation, de rappeler sans cesse notre attachement au maintien du rôle de l’Etat, seul habilité à fournir les moyens pour lutter contre les inégalités scolaires. La prochaine réforme qui s’annonce, reposera sur l’autonomie des établissements, moyen efficace de nous isoler et de nous empêcher de lutter tous ensemble dans toute la France. Il est même question d’une autonomie sur les programmes ! C’est la mort d’une culture commune à tous les élèves et futurs citoyens d’un Etat, tout sera prêt pour remplacer la République et la Nation Française par une Europe des régions. On sent venir à grand pas la privatisation de tout le système éducatif. Tout est fait pour réduire le déficit public en dessous des 3% imposés par l’Union Européenne : sacrifier nos retraites, la Sécu, l’Education Nationale...

 La décentralisation des TOS (techniciens et ouvriers de service) est en marche ; le 1er janvier 2005, 90 000 personnes seront transférées à la région ou au département. Aucune garantie n’a été fournie : seront-ils maintenus dans les établissements ? leur mouvement restera-t-il national ? indemnités ? mode de calcul des congés ? déroulement de carrière ? ???
Des marchés juteux sont en jeu (restauration, espaces verts, entretien) et les collectivités territoriales seront peut-être tentées de les céder à des entreprises privées. Les personnels sont menacés, mais aussi la qualité du service public et le nombre d’adultes présents dans les établissements scolaires. Après les TOS, les administratifs puis les enseignants sont menacés. Le désengagement de l’Etat a des conséquences dramatiques : anticipant sur la décentralisation, l’Etat a cessé de recruter et de former les TOS depuis plusieurs années. Il manque 3000 postes rien que dans le Nord-Pas-de-Calais ! Une telle régression sociale est inacceptable !

 La réforme universitaire (Licence, Mastère, Doctorat) est une attaque d’une extrême violence contre les étudiants et leur avenir sur le marché de l’emploi. Elle supprime les programmes nationaux et les diplômes nationaux pour les remplacer par des diplômes locaux, portant mention de l’université d’obtention et de leur contenu, diplômes non reconnus par les conventions collectives.

 L’Hopital public connait une dégradation telle, que la situation devient alarmante. Avec le plan Hopital 2007, c’est la mise à mort de l’Hopital public qui est engagée ; privatisations, pénurie de moyens, impossibilité d’appliquer les 35h par manque de personnel au nom de la réduction des dépenses publiques et de critères de « rentabilité ».

 A la SNCF, l’Etat se désengage de plus en plus, le frêt est passé au capital privé et le service de voyageurs est menacé aussi.

 Dans le privé, la situation s’est dégradée tout autant. Dans le bâtiment, les salaires sont en baisse par rapport à il y a 20 ou 30 ans, la qualification est moindre, les accidents du travail se multiplient.

 Il faut aussi tirer la sonnette d’alarme pour la situation des écoles maternelles et primaires. La proposition de baisser la scolarité obligatoire de 6 ans à 5 ans masque une volonté de remettre en cause le droit à la scolarité de 2 à 4 ans. Or, c’est à cet âge que se font les apprentissages essentiels et que se creusent les inégalités si l’école n’intervient pas. Les enseignants du premier degrè ont aussi à faire face à des parents qui viennent leur confier leurs énormes soucis personnels et qui demandent de l’aide (mère sans chauffage et sans eau avec deux enfants...).

 Ces graves attaques montrent une volonté de démolir complètement les services publics mais aussi l’industrie française (délocalisation, mise en concurrence des salariés du monde entier) pour ne plus conserver que les activités financières, le tourisme et les transports. Dans ce projet de société libéral, il y a des millions de gens en trop ! Les conquêtes sociales ont été obtenues dans le cadre de l’Etat Nation : être pour la défense du mouvement social, c’est défendre le cadre national.
Les Autrichiens, les Allemands et les Italiens subissent les mêmes attaques que nous et se mobilisent. Il nous faut fédérer en France et en Europe l’immense colère qui monte chaque jour davantage.