Alors que le Préfet du Nord dénonçait à juste titre« un camp de la honte » à Grande-Synthe, un agglomérat de tentes, de plastique, de carton et de palettes sur un terrain boueux et insalubre où étaient réfugiés des milliers de migrants, le même Préfet exige maintenant la fermeture du nouveau camp aux normes internationales (HCR), premier du genre en France.

Ce nouveau camp construit à la seule initiative de la municipalité, de Médecins Sans Frontières et cogéré par des ONG et des bénévoles serait « illégal » et « pas sécurisé ». Quel cynisme !

Si l’État se préoccupe tant des conditions de « sécurité » de ce nouveau camp, pourquoi ne s’est-il pas préoccupé du camp précédent, où près de 3000 personnes s’entassaient dans la boue et le froid ?

L’Etat n’a pas mis un centime dans ce nouveau camp, des petits cabanons chauffés, des sanitaires et des lieux de vie, dont une école. A la différence de Calais, pas de clôture, pas de barbelés, pas de contrôle policier pour y entrer.
C’est ainsi que, continuant à entraver le travail sur place pour que les migrants soient accueillis dans des conditions décentes face à l’urgence humanitaire, le Préfet du Nord a « mis en demeure » le maire de rapporter son arrêté de sécurité permettant l’ouverture d’un nouveau camp de migrants dans sa commune.

La FSU apporte son soutien à tous ceux - associations , mairie et bénévoles - qui ont décidé d’agir et de ne laisser personne mourir de froid.

Elle demande au Préfet de retirer sa « mise en demeure » et exige que l’Etat accompagne le bon fonctionnement de ce nouveau camp et garantisse la sécurité des personnes qui résident ou agissent dans ce camp.

La FSU demande en outre que des moyens soient accordés pour que les dizaines d’enfants et d’adolescents puissent bénéficier d’une scolarité et que des cours pour adultes soient organisés. Si l’Etat veut véritablement agir pour la suppression des camps de transit, quelle meilleure façon que l’intégration par l’éducation et la culture pour convaincre certains réfugiés que l’Angleterre n’est pas l’Eldorado espéré.