12 juin 2015

Les personnels

Lycée Blaise Pascal de Longuenesse : mobilisation contre la fermeture de demi-sections de BTS en formation initiale.

Mercredi matin, les médias locaux (Voix du Nord, Indépendant et Delta FM) étaient au rendez-vous lorsque les enseignants et les parents d’élèves (FCPE et PEEP) se sont retrouvés devant la grille du lycée pour les alerter concernant la suppression de deux demi-sections de BTS en formation initiale à la rentrée prochaine. Les sections concernées étaient les BTS CRSA et Electrotechnique. Le rectorat est revenu sur sa décision concernant les CRSA mais pas les ELK. La décision est particulièrement injuste et révoltante quand on sait que le nombre de dossiers d’inscription dans cette section s’élevait à 73 dont 25 premiers voeux. Des élèves présents ce mercredi devant le lycée faisaient partie de ceux dont le dossier n’a pas pu être retenu. Ils ont donc pu témoigner de leur inquiétude et de leur écoeurement car l’orientation en BTS ELK était pour eux un projet mûri de longue date ; ayant choisi « Energie Environnement » en première, ils pensaient être prioritaires pour cette section. C’était sans compter sur la politique de l’administration ministérielle, rectorale et régionale de réduire l’offre de formation initiale pour favoriser l’apprentissage, de réserver les places en BTS pour les élèves issus de bac pro et de pousser les élèves de STI2D à s’inscrire en IUT, au mépris du choix personnel de l’élève et de ses capacités. Interrogée par la secrétaire du S1, une conseillère régionale a expliqué que les élèves se doivent d’être mobiles. On ferme au lycée Blaise Pascal alors qu’on a les candidats, la structure et les enseignants ; qu’à cela ne tienne, il n’ont qu’à se rendre à Lille ou Dunkerque pour suivre leur formation, s’il reste encore de la place. Et bien entendu, ce sont surtout les élèves de milieu modeste qui font les frais de cette politique désastreuse. Quant aux enseignants des lycées technologiques, ils doivent scier la branche sur laquelle ils sont assis en promouvant les formations en apprentissage auprès de leurs élèves : on supprimera des postes mais cela ne fait rien, ceux qui restent assureront l’enseignement en apprentissage en heures sup. La section du SNES-FSU, qui a organisé la mobilisation en concertation avec les parents d’élèves, a interpelé les élus socialistes, qui sont bien embarrassés devant les conséquences concrètes sur leurs administrés d’une politique mise en place par la majorité précédente et poursuivie par le gouvernement qu’ils soutiennent.

Lien vers l’article de DeltaFm

Article VDN


Communiqué de presse de la section SNES du Lycée Blaise Pascal

Les enseignants de BTS de l’établissement sont très inquiets pour l’offre de formation des élèves des séries technologiques du bassin audomarois. Des sections de formation initiale vont être réduites à leur portion congrue et sont clairement menacées de disparition à plus ou moins long terme. Le lycée Blaise pascal compte 4 sections de BTS en formation initiale très réputées. Ces sections (électrotechnique, Systèmes Numériques, CIRA et CRSA*) débouchent sur des emplois hautement qualifiés de techniciens supérieurs dans la mise en place, la commande et la maintenance de systèmes industriels automatisés, de systèmes électroniques et électriques, etc.

Or le rectorat a prévu de fermer deux demi-sections de BTS à la rentrée prochaine : une en CRSA et l’autre en Electrotechnique. Lors de la commissions de sélection des dossiers d’inscription, qui a eu lieu le 20 mai dernier, de nombreux dossiers de qualité, dont des premiers vœux, ont donc dû être écartés, ce qui suppose que des jeunes changent de projet d’orientation, avec toutes les incertitudes que cela peut entraîner.

Les professeurs des commissions concernées, avec le soutien des parents d’élèves, ont écrit à Madame la proviseure, qui est intervenue auprès du rectorat afin que la capacité des classes soit portée à des sections complètes. Le rectorat, qui a donné son accord pour les CRSA (mais sur fonds propres), a refusé pour l’électrotechnique, toujours prévue à 15, alors que l’on recensait 25 premiers vœux, sans compter tous les autres bons dossiers.

La raison invoquée par le Conseil Régional est que l’académie serait globalement sur-dotée dans cette section. Or, le lycée a obtenu pour l’an prochain l’ouverture d’une demi-section de BTS électrotechnique en apprentissage. On comprend mal pourquoi le lycée a obtenu cette ouverture si l’académie est véritablement sur-dotée.

Pour la section SNES il y a clairement une volonté politique de réduire l’offre des formations initiales pour favoriser les formations en apprentissage car elles coûtent moins cher à l’Education Nationale. L’Etat se désengage de ses responsabilités en demandant aux entreprises de prendre en charge les formations industrielles. Il ferme progressivement le robinet des formations initiales de façon tout à fait artificielle et ce sont essentiellement les jeunes des milieux populaires qui vont faire les frais de cette politique inacceptable.

En effet, seuls les élèves qui trouvent une entreprise partenaire ont accès à l’apprentissage. En général, les élèves de milieu défavorisé ont du mal à trouver une entreprise, faute de réseau relationnel. En outre, l’apprentissage fait clairement dépendre l’accès aux formations de la santé économique des industries locales. En cas de crise économique, de licenciements massifs, quelles entreprises seront en mesure d’engager des apprentis ? Des générations d’élèves voient donc leur choix de formation fortement compromis alors que les BTS en formation initiale sont davantage préservés des aléas du contexte économique local.

La section du SNES demande le maintien de sections complètes en BTS en formation initiale dès lors que le nombre de dossiers d’inscription le permet, afin que les jeunes de l’Audomarois ne soient pas obligés de quitter le bassin pour suivre la formation de leur choix, car certains y renonceront faute de moyens financiers.

*CIRA : Contrôle Industriel et Régulation Automatique
CRSA : Conception et Réalisation des Systèmes Automatiques