2 avril 2015

Les personnels

Une académie en « surnombre » de demi-postes de CPE

Une académie en « surnombre » de demi-postes de CPE

Dans l’académie de Lille, 116 établissements fonctionnent actuellement avec un CPE pour plus de 500 élèves, et deux collèges avec un CPE pour plus de 800 élèves alors que les effectifs ne cessent d’augmenter. Bien que cette année scolaire replaçait au centre des préoccupations éducatives la lutte contre le décrochage scolaire, contre l’absentéisme et le harcèlement, ainsi que la formation du futur citoyen,ce ne sont pourtant que deux postes de CPE qui sont créés pour la rentrée prochaine par le Ministère. Le Rectorat persiste à vouloir nous faire croire que les CPE sont en « surnombre » dans notre académie et sur les deux créations de postes prévues pour la rentrée, seul 1,5 poste est implanté, le reste devant servir à compenser ce surnombre : les objectifs du Ministère sont de réduire le nombre de postes, plus de 60 postes ont ainsi été rendus depuis 2009.
L’argument invoqué : un souci d’équité, alors que le Rectorat procède en fait à une politique de redéploiement par bassin et par demi-poste CPE.
Pour la rentrée prochaine, ce sont 10 demi postes et 4 postes entiers le Rectorat a prévu de supprimer afin de les réinjecter par demi-poste au sein de l’académie. La conséquence est l’exercice du métier sur 2 établissements : pour un de nos collègues, le complément de service est prévu à 51km de l’établissement support !!!. Cette situation de demi-postes déjà vécue par nos collègues enseignants et autres (infirmières, COP…) est une catastrophe tant pour l’exercice de son métier que pour les risques psycho-sociaux et le mal-être qui en découle.

Dans certains des établissements concernés, le rectorat maquille la réalité : alors qu’une suppression d’un demi-poste avait été annoncée, c’est un collègue titulaire à temps plein qui se retrouve en mesure de carte scolaire en l’absence de complément de service possible.

Si l’académie est en surnombre à la rentrée prochaine, il s’agira bien d’un surnombre de demi-postes de CPE. Le phénomène est d’une telle ampleur dans notre académie, qu’il a créé la surprise et l’inquiétude chez les collègues CPE des autres académies, qui craignent une généralisation de ces politiques, voire un retour pour ceux qui l’ont déjà testé.

Les conséquences d’une telle politique vont bien évidemment toucher tous les acteurs de la communauté scolaire et déstabiliser le fonctionnement des établissements.
Quels sont les avantages de cette présentation pour le Rectorat ? Masquer des suppressions de postes de titulaires au sein de l’académie ? Utiliser les CPE comme outils de « management » des établissements en les contraignants à gérer plusieurs services à l’image des chefs d’établissements ? Masquer la politique d’austérité au sein du service public de l’éducation nationale ?

Le SNES-FSU dénonce cette politique de redéploiement reléguant la fonction de CPE à une simple variable d’ajustement pour assurer l’encadrement des élèves, et a demandé une fois de plus, l’arrêt de cette politique lors du CTA du 23 Mars 2015.

Face à ces suppressions de postes, trois établissements se sont particulièrement mobilisés et ont contraint le Rectorat à revenir sur ces mesures de trois bassins de formation qui ne seront donc pas victimes de ces redéploiements à la rentrée prochaine. La mobilisation conjointe des équipes dans les établissements, les parents et des élus locaux, ainsi que celle des élus du SNES a permis un premier recul du rectorat et nous devons continuer : nous exigeons l’annulation et l’abandon de la politique des demi postes et des redéploiements, ainsi que la création de postes de CPE (à savoir 1 CPE pour 250 élèves maximum).

Cette politique initiée dans d’autres académies a été un échec et a été abandonnée par les recteurs d’académies qui en ont tiré les conséquences.

Nous ne pouvons accepter une nouvelle dégradation de nos conditions de travail. Cette politique est bien la conséquence des mesures budgétaires. C’est pourquoi le SNES-FSU appelle tous les collègues à se mobiliser contre cette politique budgétaire régressive en signant la pétition intersyndicale (lien au début de l’article) et en participant massivement à la journée de grève du jeudi 9 avril avec manifestation nationale à Paris.