23 juin 2013

Le Snes-FSU dans l’Académie

Déclaration FSU au CDEN Nord du 12 juin 2013

Déclaration FSU au CDEN 12 juin 2013


Le transport des élèves :

Depuis la rentrée 2012, 20 000 lycéens et leurs familles doivent payer les transports pour aller au lycée. La Fsu dénonce cette situation où les collectivités territoriales ne font pas face à leurs obligations. Étant donnée la part des subventions du conseil général dans le fonctionnement de Transpole (4 500 000 €/an), la Fsu demande la gratuité des transports pour tous les jeunes en formation et les personnes au chômage.

La FSU estime qu'une gestion 100 % publique des transports « publics » est indispensable pour réduire les inégalités face à la mobilité. Des expériences intéressantes existent en matière de gratuité totale dans les transports publics urbains, permettant une réorientation des modes de déplacement vers les transports collectifs, une meilleure réponse aux besoins des usagers et des créations d'emplois. Une réflexion doit être menée dans ce sens.

Le collège numérique :

La migration d’un grand nombre d’administrations vers l’utilisation systématique de logiciels libres, encouragée par la circulaire ministérielle de septembre 2012, va dans le bon sens. Il serait dommage que l’Éducation Nationale reste sur le bord du chemin. Et pourtant, les conséquences de la décentralisation sont de nature à autoriser un grand nombre de dérapages dans le choix des logiciels du fait de l’absence d’un réel pilotage national. C'est le cas par exemple lorsque le CG impose « windows » aux élèves en équipant systématiquement tous les ordinateurs des classes pupitres de ce système d'exploitation, lui accordant par là un quasi monopole aux incidences financières considérables. Pour la FSU, l’enjeu final est bien d’empêcher la privatisation des systèmes d’information et de communication qui serait une atteinte à la laïcité.

Les ENT vont fortement modifier l'environnement professionnel des enseignants et leurs pratiques. Ils représenteront une charge de travail supplémentaire. Ils sont imposés, sans discussion ni accord des personnels, à la fois par les autorités de l’Éducation nationale et par le conseil général. Or la mise en place d'un tel environnement exige des garanties (droit à l’information, respect des droits d’auteur, confidentialité des données).

De plus, la démarche départementale (donc locale) renforce les inégalités sociales et territoriales. Nous revendiquons que la mise en place de matériel informatique respecte le principe d’égalité sur tout le territoire national. Un cadrage national et non départemental, après concertation, des différents logiciels informatiques pratiqués dans les établissements doit être réalisé avant toute mise en œuvre. Cette démarche doit s’inscrire dans le cadre de l’utilisation de logiciels libres et respecter la liberté pédagogique des professeurs.

Enfin, les ENT doivent être sous le contrôle des équipes pédagogiques et en aucun cas se substituer à la relation directe avec les familles. Ils ne doivent pas non plus être une manne financière pour éditeurs ou permettre l’entrée des officines privées de soutien scolaire au sein de l’école au mépris des principes laïques. Les ressources et outils libres et collaboratifs doivent être privilégiés et faire l’objet d’une réflexion et d’une concertation collective. Ce qu'il ne faut pas confondre avec un outil qui permettrait de mettre en partage des « bonnes pratiques », car ce système, inspiré par une conception libérale de l'éducation, mènerait inévitablement à l’appauvrissement des contenus pédagogiques et à leur simplification.

Le PEGD :

Le concept « d'éducation globale » est évoqué par l'ordre du jour. Encensé par le conseil général, il reprend les principes de l'évaluation par compétences instaurés par la loi Fillon en 2005. « L'éducation globale » représente bien une conception utilitaire de l'éducation qui tend à reconnaître des « formations » hors temps scolaire, y compris « familiales ». Elle est rejetée par la grande majorité des personnels, notamment parce qu'elle met gravement en cause l'existence des diplômes et le caractère national de l'éducation. L’accès aux diplômes reste la meilleure protection contre le chômage et la précarité, pour l'amélioration des conditions de travail et des salaires.