Compte rendu de l'audience Bac Langues vivantes

Suite à notre demande d’audience au recteur sur le Bac LV, une délégation du SNES-FSU (Marilyn Shirley, Raymond Adams, Olivier Carraud et Catherine Piecuch) a été reçue le vendredi 29 mars par le rectorat (M.Canerot , Secrétaire Général , M.Patoux, Secrétaire Général Adjoint, Mme Briard , IPR-IA et M. Michaud, chef du département examens et concours).

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Nous avons tout d’abord exprimé notre regret que les demandes formulées par le SNES auprès du recteur en octobre (groupe de travail, organisation académique, possibilité de passer la CO au 3e trimestre, copies d’examen et anonymat des copies pour la CO, échange d’examinateurs, etc.) n’aient pas été suivies d’effet alors même que le recteur avait signifié son accord lors de l’audience qu’il avait accordée au SNES-FSU en novembre dernier.
Nous avons présenté les résultats de l’enquête SNES auprès des professeurs de langues en lycée, à laquelle plus d’un tiers des lycées ont répondu et qui font part d’un grand mécontentement dû à un grand nombre de dysfonctionnements : refus de la CO au 3e trimestre malgré des consignes ministérielles dès novembre, pas de copies anonymées, refus de papier bac, nombre de sujets à faire très variable selon les langues et les lycées, des conditions matérielles souvent très compliquées : salles en nombre insuffisant, manque de matériel performant (pas de possibilité de passer une vidéo par exemple…), collègues qui apportent leur propre PC, pas d’agent technique prévu en cas de besoin, pas toujours de session de rattrapage prévue, refus de rémunération. Pour les convocations des élèves, elles ont été généralement faites normalement. Les collègues déplorent également les grilles d’évaluation inadéquates et dénoncent le travail énorme et souvent gratuit.
Nous avons demandé si le rectorat avait bien donné comme consigne aux chefs d’établissement de refuser l’anonymat des copies et nous avons rappelé nos revendications (cadrage national et épreuves terminales, banque nationale de données, pas de communication des notes ni aux élèves ni aux collègues, pas de grilles d’évaluation formatées) et posé la question de l’harmonisation ainsi que de la responsabilité en cas de contestation de la note ou des conditions de l’épreuve.
Nos interlocuteurs nous ont répondu que des efforts de cadrage avaient été faits : un vadémécum, qui est un quasi copié-collé de celui du SIEC (Région Parisienne), avait été transmis aux chefs d’établissement et une réunion par visioconférence avait eu lieu le 12 décembre pour leur transmettre des consignes d’organisation. En effet il y a bien eu consigne rectorale concernant le non anonymat des copies, ce qui n’a pas été le cas dans toutes les académies. En outre, le rectorat a rappelé qu’un effort de formation particulier avait été fait dans l’académie en direction des professeurs puisque la quasi-totalité des potentiels examinateurs ont été invités à des stages de formation.Il reconnaît cependant qu’il s’agit d’une année de mise en place et qu’il y aura des choses à peaufiner… manière d’indiquer que la casse du baccalauréat va se poursuivre !
 sur le refus de la passation au 3e trimestre ; la possibilité serait arrivée trop tard (après la réunion des proviseurs), ce qui ne nous convainc pas car le ministère avait transmis cette information sur Eduscol dans la rubrique FAQ dès novembre.
 en cas de contestation, c’est l’institution (et non le professeur) qui est tenu pour responsable d’un dysfonctionnement éventuel. A bien garder en tête donc ! Signalez-nous le moindre problème le cas échéant.
 pour le refus d’anonymat, il s’agit de consignes ministérielles de même que pour le refus du papier bac.
Nous avons insisté en rappelant que certaines académies avaient fait d’autres choix et que cela était important pour le caractère solennel de l’épreuve, son respect par les candidats et la garantie de son bon déroulement. Qu’en outre, cela ne portait pas à conséquence en terme de coûts .Sur ce point la réponse nous a surpris puisqu’il a été fait état du coût important des copies papier….particulièrement en temps de crise…alors que nous savons que le ministère n’hésite pas à dépenser des millions d’euros pour payer les sujets des certifications conçus par Cervantes et Cambridge.
Pour ce qui est de l’anonymat, outre qu’il s’agit d’un élément indispensable dans le cadre d’un bac que nous voulons conserver comme 1er grade universitaire, il permet aussi de protéger les collègues face à d’éventuelles pressions présentes ou futures. La réponse apportée a été uniquement sur la protection des collègues : elle serait efficiente puisque seule la note globalisée sera communiquée aux élèves.
Aucune réponse sur le fond du bac comme examen final et anonyme. 
 Sur les dysfonctionnements matériels, il a été décidé de faire un rappel des consignes d’organisation aux proviseurs.
 sur les sessions de rattrapage, il sera également rappelé aux proviseurs qu’elles doivent être cadrées afin qu’aucun candidat ne se trouve dans une situation d’inégalité de traitement.
 en ce qui concerne notre demande d’une banque de données, refus car sinon ce serait un contrôle…final.
 pour l’an prochain, il sera rappelé aux collègues le nombre précis de sujets à élaborer, avec une harmonisation souhaitable.
 quant à notre demande d’une harmonisation des notes, les réponses ont été variables allant de la suffisance des grilles (qui classent les candidats du niveau A1 au niveau B2 avec seulement cinq notes possibles) à la possibilité de réfléchir à cette question. 
 sur la question de la rémunération des examinateurs, renvoi aux consignes nationales qui l’excluent.
Pour l’expression orale :
Nous avons expliqué que ces épreuves prendraient beaucoup de temps (de 2 jours à 3 semaines environ selon les établissements) pris soit sur les heures de terminales (qui auront autant d’heures de cours de moins à quelques semaines des épreuves écrites) soit sur les 1res et les secondes, délestées ainsi de nombre d’heures de cours de langues….ce qui n’est pas acceptable. Dans certains établissements on demande même aux professeurs de faire passer les oraux en plus de leur service !
Pas de réponse sur ce point.
Pour les épreuves de L :
Une circulaire en cours de finalisation sera communiquée très rapidement. Elle prévoit une spécialisation des jurys (LELE ou LVA, LVB….), que chaque salle soit équipée de deux ordinateurs, un pour le candidat et un pour l’examinateur afin que celui-ci puisse prendre connaissance des dossiers à raison d’un candidat par heure s’’il passe LELE et LV.
C’est pour nous une avancée.
Nous avons également demandé que les collègues en charge de ces oraux soient dispensés de copies : la réponse a été que le vivier d’examinateurs risquait d’être insuffisant.
STI2D et les STL :
Les deux épreuves de projet en enseignement technologique en langues (co-enseignement) s’ajoutent aux autres épreuves écrites et orales de langues (LV1 et LV2), ce qui est très lourd. Nous avons demandé un cadrage réaliste car les professeurs ne peuvent pas raisonnablement faire passer ces épreuves sur le temps de cours tout en en ayant les autres élèves à gérer (souvent une trentaine…), ce qui est pourtant prévu pour la première épreuve ! Cette demande doit être examinée.
Pour l’expression écrite :
A ce jour, à quelques semaines de l’examen, le ministère n’a toujours pas daigné, malgré les demandes répétées des collègues, fournir des sujets zéros pour les épreuves terminales de compréhension et d’expression écrites… alors qu’il est capable de multiplier les consignes qui remettent en cause le caractère national des épreuves orales ! Une gêne palpable de la part de nos interlocuteurs. La seule explication fournie étant que les IPR n’auraient pas été entendus par l’inspection générale, un comble !
Pour tous :
Nous avons rappelé également la grande désorganisation des établissements en raison de ces épreuves et des bacs blancs de préparation qui s’y ajoutent. La réponse a été que les épreuves blanches doivent se passer en1ère à titre d’entraînement, car en terminale le temps était insuffisant et qu’il fallait penser en parcours d’élève et non en année scolaire, vision que nous contestons au nom au moins de la qualité des apprentissages.
Enfin, nous avons insisté sur la grande souffrance des collègues en raison de la masse énorme de travail, souvent gratuit, qui leur échoit. En raison aussi de la perte de sens de ces épreuves puisqu’il n’y a pas de cadrage et puisque la notation aussi est réduite à une grille qui, elle aussi, a perdu tout sens.
En conclusion, il va falloir continuer à se battre pour faire avancer notre conception des épreuves orales au bac et préserver celui-ci dans son sens plein. Dans l’état actuel des choses, tout porte à croire que l’on est en train de discréditer les épreuves de langues du baccalauréat pour mieux les saboter et les remplacer par des certifications privées, l’éducation étant un grand marché à prendre. D’ailleurs un inspecteur d’anglais n’a-t-il pas dit un jour dans une réunion d’établissement qu’on ne pouvait pas être professeur d’anglais et refuser le mercantilisme de la société anglo-saxonne…

LE SNES ACADEMIQUE ORGANISERA DEBUT JUIN UN CONSEIL SYNDICAL SPECIFIQUE LV/ BAC SUIVI D’UN RASSEMBLEMENT DEVANT LE RECTORAT Parce qu’il faut que cesse la casse du bac et des langues ! Mobilisez-vous et mobilisez autour de vous !

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