Il y a un an de cela, la préparation de rentrée 2012 a été pour la FSU l’occasion de dresser le bilan de la Présidence précédente en matière d’Education, particulièrement catastrophique pour l’académie de Lille.

I Après l’alternance, les personnels et leurs organisations représentatives étaient donc en droit d’attendre un changement en termes de dialogue social.
Ils seront déçus, et ce pour plusieurs raisons :

1) Jamais les documents préparatoires ne nous sont parvenus aussi tardivement, le règlement intérieur arrêté par votre prédécesseurs l’an dernier, et auquel la FSU s’est –seule- opposée, ne justifie pas ce recul.
Recul sélectif puisque les chefs d’établissements ont –eux- été destinataires des documents « confidentiels » dès le 15/01. C’est inacceptable.
Recul exemplaire, puisque certains chefs d’établissement y voient un encouragement à ne pas respecter les textes réglementaires qui régissent le fonctionnement des EPLE.

2) Le GT organisé à la veille de l’instance ne pouvait, dans ces délais, permettre aux OS de peser sur les discussions. Il faut d’ailleurs que nous vous rappelions que nos délégués ne sont pas des fonctionnaires syndicaux, qu’ils ont –elles et eux- des élèves en charge au quotidien : réduire le temps de préparation des instances ne peut que mettre sous pression notre organisation.

II Après l’alternance, les élèves et les personnels des collèges et Segpa du Pas-de-Calais étaient donc en droit d’attendre un changement quant aux moyens attribués aux établissements, qui aurait été le signe d’une véritable refondation.
Ils seront déçus, dans les collèges, comme dans les Segpa :

III Dans les collèges,

1) la dotation départementale n’est abondée que de 10 ETP, alors que le nombre d’élèves (clg+ulis) augmente de 184 selon vos chiffres, en réalité de 291 si l’on raisonne en prévisions (60723-60432). Au final, des moyens supplémentaires insignifiants au regard de la démographie, mais surtout de la situation actuelle, dégradée depuis des années. A nouveau, la Fsu remet en cause les modes de calculs nationaux qui, reconduits, contribuent à pénaliser notre académie, et ce département pour ce qui est des taux d’encadrement.

2) Dans ce cadre, la « marge d’autonomie » qui figurent dans les documents n’en est pas une : la « dotation d’autonomie » n’apporte aucun moyen nouveau, et les heures ainsi appelées sont à la disposition des équipes, mais dans un cadre réglementaire national. Par exemple, les 2 h d’ATP se gèrent dans le cadre du décret fixant les horaires hebdomadaires des élèves de 6e.
Cette marge d’autonomie peut-elle permettre d’améliorer les conditions d’apprentissage ?
Toujours en prévision, il y aura 436 élèves de plus que l’an dernier dans les collèges ordinaires … mais on ne pourrait, à lecture des documents, n’y ouvrir qu’entre 6 et 12 divisions au maximum (1 division pour 36 élèves en plus).
En collège RRS-RAR-ECLAIR, 144 élèves en moins en prévision ... mais une « marge » qui potentiellement, pourrait amener la fermeture de 106 divisions … Si les équipes le souhaitaient bien sûr !

Pour la FSU, cet emploi du mot autonomie est aux antipodes du décret de 1982, en ce qu’il encourage la déréglementation du fonctionnement des EPLE, et encourage une gestion globale et expérimentale des moyens au détriment du respect des textes. Plus grave, c’est une incitation à renoncer à des effectifs allégés dans l’éducation prioritaire.
Il apparaît indispensable de rappeler que tout collège qui souhaite s’affranchir du cadre des lois, décrets et circulaires, doit obtenir un vote positif du CA en tant qu’expérimentation, article 34 de la loi Fillon
L’autonomie n’est synonyme ni d’indépendance, ni d’expérimentation.

IV Dans les SEGPA,

La continuité est malheureusement aussi de mise : « l’évolution du réseau » est d’ailleurs fondée sur les analyses du Pasepa livrées il y a un an, et qui courent jusque 2016 …

1) Surdimensionnement ?
 Les textes de 2006 précisent que chaque division ne devrait pas excéder 16 élèves. Et non que toutes les divisions doivent atteindre 16 élèves. Ce chiffre de 16 est un « seuil plafond » et ne doit pas devenir un « seuil plancher » Il faudrait d’ailleurs veiller pour la réussite des élèves à ne pas le dépasser, or 47 divisions sur 230 dépassent cette année les 16 élèves, soient plus de 20% (20,43%).
 les 417 « places vacantes » concernent surtout les 6e et les 5e (82% des places vacantes) or tout est fait pour ne pas orienter les élèves en grande difficulté en SEGPA : toujours pas de circulaire « procédures d’orientation en SEGPA » ; les dossiers incomplets sont systématiquement écartés, alors que les psychologues sont surchargés.

3) Adapter le réseau ?
Les documents indiquent la volonté de favoriser le cursus en ordinaire … Selon nous, il s’agit plutôt de faire des économies, ce qui favorisera le décrochage

Adapter le réseau aux besoins en termes de capacités d’accueil : ça veut dire encore fermer des SEGPA et les remplir à 16. Or il ne faut pas adapter le réseau aux besoins budgétaires de l’administration, mais adapter le réseau aux besoins des élèves et donc :
  permettre un accueil pour chaque élève en difficulté (ce n’est plus le cas pour Auchy-les-Mines – la SEGPA la plus proche = La Bassée dans le Nord/Beuvry ou Wingles)
  favoriser la réussite des élèves en ne dépassant pas les 16 élèves dans des structures de proximité, les difficultés de transport accroissant le risque de décrochage.
 améliorer réellement l’offre de formation en diversifiant les champs professionnels : or le seul champ qui ouvre est le champ vente, le moins coûteux

Ainsi la FSU, attachée à la réussite de tous, qui nécessite une véritable priorité donnée au service public d’éducation, appelle-t-elle les personnels à s’exprimer par la grève le 31 janvier.