16 juin 2012

Le Snes-FSU dans l’Académie

Texte action voté par la CAA du 14 juin 2012

TEXTE ACTION CAA du 14 JUIN 2012

Les premières annonces du gouvernement montrent qu’il s’inscrit dans la même logique que celle de ses prédécesseurs et qu’il entend, au delà de quelques aménagements annoncés, entériner l’essentiel des contre-réformes Sarkozy. F.Hollande maintient son objectif de réduction des déficits et indique qu’il honorera le paiement des intérêts de la dette. Les politiques d’austérité vont continuer.

Dans l’EN, le changement que nous attendons après une décennie de dégradation et ces 5 dernières années de destruction de l’École publique n’est pas perceptible dans l’académie de Lille : Marie-Jeanne PHILIPPE a perdu toute légitimité après la défaite électorale du gouvernement qu’elle a ouvertement soutenu ; elle est pourtant toujours en poste et persiste à refuser d’entendre les élus des personnels (cf modalités du mouvement), aucune restitution des moyens supprimés n’est envisagée autrement que très partiellement et sous forme d’heures supplémentaires ou de BMP … Le SNES-FSU ne cautionne pas l’attitude consistant à n’inviter que les organisations syndicales représentées au CTA, à la demande du SE-UNSA et du SGEN-CFDT.

Le SNES-FSU appelle à participer à l’action du lundi 18 juin 7 h 15 au lycée Robespierre d’Arras.

La CAA mandate le secrétariat pour organiser une consultation des syndiqués afin d’obtenir les informations nécessaires à la demande d’audience envoyée dès que le nouveau recteur sera connu. Cette première rencontre sera l’occasion de lui transmettre les mesures d’urgence pour l’académie à prendre pour la rentrée 2012 (restitution des moyens humains (enseignants, vie scolaire …) nécessaires pour satisfaire les besoins de l’académie et diversifier l’offre de formation, défense de l’enseignement de l’allemand notamment dans le 62, suppression de la majoration de service académique concernant les ORS, positionnement contre les parcours mixés, situation des stagiaires, donner des moyens pour les redoublants de STI, STL qui échoueront au bac 2012 (dans le cas contraire ils seront obligés de suivre les nouveaux programmes), …).

L’académie de Lille semblant être utilisée comme un champ d’expérimentations pour des réformes plus régressives les unes que les autres (cf majoration de service en lycée, postes profilés ou situation de l’allemand notamment dans le 62) qui s’ajoutent au volume de suppressions de postes, la CAA adresse donc un appel solennel à la CAN (voir plus bas) et invite également établissements et syndiqués à s’adresser directement au ministre.

Une conférence de presse sera également organisée avant la fin de l’année scolaire.

Au niveau national, les premières annonces sont insuffisantes (décret sur les retraites, suppression du décret sur l’évaluation, 1000 postes pour l’Education à la rentrée 2012 essentiellement pour le premier degré, …), le second degré « reste sur sa faim », y compris pour des mesures simples comme la possibilité qu’avait le gouvernement d’empêcher les rectorats de publier les projets de mouvement intra.

Alors que « le changement devait être maintenant », les orientations du précédent gouvernement sur le long terme sont maintenues. A ce titre, la lettre adressée aux personnels par Vincent Peillon prend le contre-pied des mandats du SNES pour l’année 2012-13 au moins.

C’est pourquoi, dans la perspective de la discussion qui doit s’engager au sujet de la future loi d’orientation, le SNES :

 Exige la suppression pure et simple du livret de compétences, et non une simplification de son contenu qui en validerait la pertinence pédagogique. Cette suppression implique que la notion de socle ne soit plus la référence autour de laquelle s’organise un collège refondé, qui sous le gouvernement précédent prenait la forme du collège ECLAIR, label dont nous ne pouvons admettre la reconduction. L’expérimentation d’ « Ecoles du socle », visant à redessiner le collège sur le modèle de l’école primaire, avec communauté de locaux et confusion des statuts (1er et 2d degrés) doit prendre fin. En lycée, il faut rétablir la référence à « la classe » et non au « groupe » dans les nouveaux livrets scolaires, de même que doit être rejetée l’évaluation par compétences rendue incontournable dans ces mêmes livrets.

 Dénonce les réformes successives sur les langues  : exigeons la fin des groupes de compétences, de la globalisation des horaires LV1 LV2 et le retour total aux épreuves en examen final (non au contrôle en cours de formation pour les épreuves de CO (compréhension orale) et de PO (production orale) toutes séries confondues !).

 Rejette les dispositions pour la rentrée 2012 visant à conforter les réformes du lycée dans la voie générale et la voie technologique. Des annonces doivent être faites pour réaffirmer le baccalauréat comme examen national anonymé et dénoncer l’introduction progressive et pernicieuse du contrôle continu ; pour en finir avec la reconquête du mois de juin et revenir à un calendrier des épreuves du bac compatible avec les contraintes de correction ; pour un retour à des grilles horaires nationales, y compris pour les dédoublements ; pour relancer une réflexion sur la réforme STI, STL afin de la ré découper en véritables spécialités, et mettre un moratoire sur les STMG et ST2S.

Le Snes dénonce également :

 Les IFIC, primes qui instaurent une hiérarchie entre collègues et créent la division au sein des équipes, au détriment d’une véritable revalorisation salariale.

 Le dispositif ECLAIR et les lettres de mission, comme le candidat désormais président s’y était d’ailleurs engagé dans un courrier adressé au SNES avant les élections.

 La journée de carence.

 Les contrats d’objectifs et de moyens que les chefs d’établissement tentent de faire passer dans les conseils d’administration.

 Les lettres de mission des chefs d’établissement

 Le gel du point d’indice  : le gouvernement doit augmenter salaires et pensions !

Comment accepter de découvrir sur le site de l’Express les extraits d’un courrier de Vincent Peillon destiné à l’ensemble de la profession comportant des paragraphes entiers contraires à nos propositions ? En cette période de discussion permanente avec le nouveau gouvernement, il est indispensable que la direction nationale tienne informés plusieurs fois par semaine les militants académiques des évolutions, des points d’achoppement ou des progrès obtenus, afin que le débat et la réflexion soient menés à tous les niveaux syndicaux. Le SNES-FSU doit porter auprès du ministère des revendications fortes, sans concessions, pour défendre ses mandats de congrès et combattre les propositions du gouvernement qui ne visent qu’à modifier à la marge, voire à accompagner les décisions du ministère précédent.

D’autres projets du ministère sont inquiétants ou risquent de prendre un retard lourd de conséquences si les annonces officielles tardent ; le SNES-FSU doit s’exprimer rapidement et clairement pour :

 dénoncer l’utilisation des retraités pour tutorer les futurs stagiaires

 dénoncer le profilage des postes ECLAIR ou autres visiblement fléchés pour permettre le fait du prince et stigmatiser des personnels (cf lycée Montebello)

 réclamer le décalage des épreuves écrites des concours de recrutement dès la rentrée 2012, renoncer définitivement à l’exigence du CLES et du C2i2e pour les lauréats et commencer à pré-recruter

 engager la réflexion sur les rythmes scolaires autrement que par la volonté d’augmenter le temps de service des personnels ou de satisfaire les lobbies du tourisme et des cours payants

 dénoncer les niches fiscales liées au soutien scolaire privé pendant que l’Etat continuer à appliquer l’austérité à L’Éducation nationale

 Se positionner sur la réforme RCBC (réforme du cadre budgétaire et comptable) qui commence à faire son apparition dans les conseils d’administration : le S4 doit donner des consignes syndicales et informer rapidement les S3 afin que ceux-ci puissent répondre aux établissements à la rentrée.

 Dénoncer le concept de 3C (Centre de connaissances et de culture) officialisé dans la circulaire de rentrée 2012

Loin de rester dans l’expectative, le SNES-FSU alerte toute la profession sur la réalité d’une politique qui tourne le dos à nos mandats et poursuit la casse du service public d’Éducation. Remettre le second degré au cœur des débats, c’est le sens de l’appel aux États Généraux que le SNES-FSU a lancé depuis son congrès national et poursuivra à la rentrée afin d’interpeller les parents pour peser sur les choix budgétaires et la loi d’orientation prévue au premier trimestre de l’année scolaire. Le SNES-FSU doit assurer la réussite de ces États Généraux en les préparant en amont (trame d’intervention pour HMIS, questionnaire ciblé reprenant quelques-unes de nos principales revendications …).

La CAA mandate ses délégués à la CAN pour définir les mobilisations indispensables pour changer la donne. Il faut donc préparer le mois de septembre pour en faire le mois de l’Éducation, en préparant des campagnes d’information sur les effectifs, le temps de travail, en appelant à la grève dès que possible pour imposer un budget qui fasse de l’Education une priorité pour le gouvernement et une nouvelle loi d’orientation qui s’accorde avec nos revendications et propositions.

Syndicalisme

La CAA mandate le secrétariat académique pour mettre en place un dispositif favorisant le débat syndical dans les établissements et permettant la relance de la syndicalisation : stages décentralisés, rencontres dans les établissements de toute l’académie, …. Cela est d’autant plus important dans un contexte de recomposition syndicale et d’attaques contre le SNES, le SE-UNSA proposant même à ses partenaires au niveau national de constituer un front anti SNES .
De plus, dans le cadre du congrès national de la FSU de 2013, le SNES doit impulser un travail collectif en amont permettant l’affirmation de mandats clairs pour la FSU et dans l’objectif d’une recomposition syndicale. La FSU ne peut pas se complaire dans un immobilisme qui ne peut permettra pas aux personnels d’obtenir de réelles avancées socioprofessionnelles au risque d’isoler notre fédération et l’affaiblir encore. Elle doit porter un projet éducatif qui respecte la place et la cohérence du 2d degré et s’oppose au dépeçage du collège.

COPSYS

Le SNES-FSU dénonce les menaces qui pèsent sur le statut même et les missions des CO-PSY et DCIO (recrutement national très insuffisant au regard des besoins, modification des conditions de recrutement au concours, uniformisation des pratiques dans le cadre de la labellisation des CIO). Le SNES-FSU demande l’arrêt des fermetures et fusions de CIO sur l’ensemble du territoire ainsi qu’un moratoire sur la labellisation et la loi sur l’orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie (OFPTLV) de 2009.

32 Pour, 0 contre, 0 abstentions

APPEL SOLENNEL DE LA CAA DE LILLE A LA CAN

Dans la fidélité de tous les combats menés depuis plus de 10 ans, nous ne pouvons admettre le silence actuel de notre direction nationale qui doit de manière forte et urgente affirmer la légitimité de nos mandats réaffirmés récemment lors des élections professionnelles et du congrès national.

Les personnels du second degré ne comprendraient pas qu’on ne revienne pas réellement sur les contre – réformes menées (voir texte action) et sur toutes les suppressions de postes.

Les paroles rassurantes et anesthésiantes ne suffisent plus : place aux actes, et vite ! Nos conditions de travail n’ont cessé de se dégrader. Il faut réclamer (liste non exhaustive) :

 une revalorisation salariale

 l’abrogation du décret sur l’évaluation

 l’amélioration des conditions de travail (nombre d’élèves par professeur, CPE, .. temps de travail, multiplication des tâches non pédagogiques ..)

C’est par le rapport de force que le SNES-FSU, organisation majoritaire seule représentative dans le 2d degré sera à la hauteur des attentes de la profession

28 pour, 4 abstention, 0 contre