AG des S1 / CAA du 7 septembre 2011

Contexte général

L’Éducation nationale, et plus largement les services publics français, n’ont pas eu à attendre la « crise des dettes publiques » pour subir des politiques de réduction des ressources financières et de « rationalisation »/dénaturation des missions et des structures. Le poids de la dépense intérieure d’éducation dans le PIB a diminué d’un point entre 1995 et 2007 ; l’application de la LOLF et de la RGPP a abouti à la suppression de 27 000 postes dans le 2d degré en quatre ans ; le « pilotage par la performance » (qui se traduit actuellement par la mise en place des « COM ») dans l’EN comme dans les autres SP, dénature métiers et missions tout en dégradant fortement les conditions de travail. Cette attaque générale contre les services publics (et la protection sociale) n’est pas une politique « économique » : c’est l’application d’un projet de société, plus inégalitaire et moins solidaire, où l’État n’est vu que comme un « coût », et où seul le « marché »doit couvrir les besoins... de ceux qui en ont les moyens. Depuis plusieurs dizaines d’années par ailleurs, l’Union européenne n’a de cesse « d’inviter » les gouvernements qui ne seraient pas assez zélés à approfondir la mise en place de cette société libérale.

La « crise des dettes publiques », en France comme ailleurs, n’est donc qu’un prétexte, particulièrement ironique, pour continuer à remodeler la société selon ces logiques.

Le gouvernement français comme tous les gouvernements libéraux s’empresse de satisfaire aux « exigences des marchés » par la mise en place d’une « règle d’or » de la politique libérale, de plans d’austérité néfastes sauf pour le capital et les classes dominantes, et en poursuivant les politiques dont sont victimes les services publics, leurs agents, la majorité de la population. L’Education nationale est une cible prioritaire de ces attaques, dans le contexte actuel comme depuis plusieurs années.

Dans l’Education :

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que la rentrée se passe de manière catastrophique, même si sans surprises, elle sera annoncée techniquement réussie :

La rentrée 2011, ce sont 865 nouvelles suppressions de postes dans l’académie (premier et second degrés, administratifs), à ajouter aux 200 suppressions d’ETP AED, au retrait des médiateurs, aux fermetures de CIO et à la mise en péril du service public d’orientation

C’est aussi des effectifs en hausse, voire au maximum des capacités dans les classes des collèges et lycées, même ceux en RRS.

Les emplois du temps imposent une présence dans les établissements bien supérieure à la moyenne habituelle en raison des « barrettes » imposées par la réforme des lycées, les IPR et les groupes de compétences

Plus que jamais, le chantage et les pressions s’exercent sur les TZR de moins en moins nombreux et de plus en plus utilisés hors discipline, sur plusieurs établissement (3 n’est plus l’exception)

Les stagiaires utilisés cette année encore à temps plein, auront désormais une formation tous les mercredis en plus des cours et des corrections. Le rectorat a réduit de moitié le potentiel TZR affecté pour aider stagiaires et tuteurs jusqu’aux vacances de Toussaint, amenant ces TZR (parfois néotitulaires) à être envoyés sur 4 établissements, charge à eux ensuite de composer leur emploi du temps !

Dans les lycées, la situation est alarmante en raison des conflits sur l’application de la circulaire rectorale concernant la remise en cause des décrets de 1950 et la majoration des services pour enseignement de plus de 8 h dans des classes de moins de 20 élèves (la circulaire de la rectrice assimilant groupes, TP et classes)

Des conflits sont également à prévoir concernant le vote des contrats d’objectifs et de moyens (COM) que la rectrice compte imposer dans toute l’académie.

Les CA ont également eu connaissance d’une diminution drastique des fonds sociaux et de budgets en collège ne permettant plus d’acheter les manuels scolaires indispensables à l’enseignement.

Faute de structures d’accueil et de personnels en nombre suffisant, de plus en plus d’établissements accueillent des élèves handicapés sans qu’une formation ou qu’un temps de concertation soient proposés aux personnels, sans que les CA aient été consultés sur la transformation d’UPI en ULIS, au détriment de ces élèves qui ne peuvent recevoir l’attention et le suivi qui leur seraient nécessaires. Le SNES académique doit s’emparer de cette question et interroger les autorités académiques.

Dans les collèges possédant une SEGPA, de plus en plus de dispositifs sont mis en place pour intégrer ces élèves au sein des classes du collège. (mise en barrette des cours de français par exemple pour toutes les classes de 6e, SEGPA inclus) Le but, à peine caché, est bien d’intégrer à terme les élèves de SEGPA au collège, de supprimer les SEGPA et de nier les difficultés de ces élèves.

Enfin, le cahier de texte électronique va demander un travail supplémentaire important et permettre un flicage à distance des enseignants

Il faut donc se ranger en ordre de bataille dès la rentrée pour contrer les attaques. Pour nous, cela implique :

D’informer encore et toujours personnels et parents sur les mauvais coups rectoraux et nationaux (réduction de 15 jours de congés sans contrepartie, annualisation des services ….) et de leurs conséquences sur les élèves (disparition des examens nationaux, menaces sur l’équilibre familial ...) sans que la question de la prise en charge des élèves livrés à eux-mêmes soit résolue, puisque la motivation des rapports ministériels est uniquement la suppression de milliers de postes dans le cadre de la RGPP.

De mobiliser :

dans les établissements, un rapport de force est à établir (AG, heure syndicale, rencontres avec les parents, communiqués de presse, grèves, ….).

Dans les lycées, la CAA appelle à tenir une heure syndicale sur la question des ORS (et de la circulaire rectorale qui impose une heure de cours supplémentaire non rémunérée à la plupart des enseignants) et à répondre aux propositions envoyées par le SNES académique sur une action spécifique. Elle interpelle également le SNES national sur les suites politiques et juridiques indispensables au règlement de cette situation.

Le SNES académique va réactiver la rubrique « livre noir de l’académie » afin que les syndiqués témoignent de leur situation et de celle de leur établissement.

dans la « rue », en participant aux différentes actions déjà programmées :

rassemblement académique du 14 septembre

grève nationale et unitaire de l’éducation nationale du 27 septembre

action du 11 octobre pour laquelle il faut obtenir des autres fédérations et organisations syndicales un appel clair à la grève et la perspective de suites rapides.

De populariser notre projet pour l’École et l’Education nationale et nos revendications pour peser sur les programmes présidentiables et de leurs partis.

De participer massivement aux élections professionnelles malgré les obstacles sciemment mis par l’administration pour limiter le nombre de votants et diminuer les suffrages en faveur du SNES et de la FSU.

L’AG des S1 appelle enfin à participer au forum FSU sur les services publics ( le vendredi 16 septembre à 16 h 30) et à l’action des retraités le 6/10.

42 pour, 1 abstention