TEXTE ACTION 9 NOVEMBRE 2010

Les 2 mois qui viennent de s’écouler ont été les témoins de mobilisations interprofessionnelles unitaires massives, puissantes, déterminées, mêlant public et privé autour d’un même combat : le rejet d’un projet de loi sur les retraites dont le seul but est de diminuer le montant des pensions sous un fallacieux prétexte démographique.

Dès le début du mouvement, la bataille de l’opinion a été gagnée à une très large majorité, malgré le matraquage de la propagande officielle pendant tout l’été. Les ventes de livres défendant l’idée d’une autre retraite, juste et solidaire, la fréquentation des meetings et débats, les argumentaires circulant sur Internet, …. témoignent de la volonté de s’informer de façon critique et de ne pas croire dans ce qui a été présenté très vite comme la Vérité. Ceux qui ont abandonné la lutte en considérant que le seul espoir réside dans 2012 devront garder cela en mémoire : c’est une opinion avertie qu’ils auront dorénavant à convaincre, opinion qui ne se laissera pas berner par une vague promesse d’un retour à un âge de départ en retraite à 60 ans sans que cela s’accompagne de la remise cause d’autres points de la réforme, comme la question du nombre d’années de cotisations (dans la même veine, la diffusion des projets de programmes politiques suscite l’inquiétude quand ce n’est pas la colère chez les personnels en quête d’un relais ou d’une finalité politique à leurs actions.).

Autre enseignement de ce combat : l’automne 2010 a montré la possibilité de mobiliser fortement et durablement en alternant grèves, temps forts le week-end et pendant les vacances, blocages, actions dès l’aube (et même bien avant !), dans un esprit de camaraderie que l’on ne pensait plus retrouver en ces périodes individualistes et virtuelles, même si seule une généralisation et une reconduction massive de la grève auraient pu faire céder ce gouvernement, comme avaient appelé à le faire des organisations syndicales, dont la FSU. Ce mouvement a été l’occasion de restaurer la confiance dans les organisations syndicales ; il faut en tenir compte dans la campagne de syndicalisation à mener dès à présent.

C’est donc bien à une victoire populaire et politique du mouvement social qu’on assiste, quelle que soit l’issue du combat sur les retraites, victoire d’un mouvement qui est resté exemplaire et qui a su construire des solidarités et des réseaux durables qui seront très utiles lors des combats à mener très rapidement pour défendre la Sécurité sociale, pour lutter contre les effets dévastateurs d’un budget voté actuellement et la destruction programmée des services publics, dont celui de l’Education nationale.

D’ici quelques semaines en effet, la répartition des 16 000 suppressions de postes entre académies sera annoncée. Les propos de la rectrice sur la surdotation de l’académie (sic !), la nécessité pour elle de fermer des établissements scolaires « non rentables » (le chiffre de 25 est avancé), ses discours béats sur les personnels qui ne connaîtraient aucun problème, conjugués aux effets des « réformes » (socle commun et réforme des lycées en première), laissent à penser qu’elle ne cherchera pas à peser au niveau ministériel pour limiter une nouvelle addition très salée. Nous devons donc nous attendre à de nouveaux moments difficiles qui nécessiteront de se remettre rapidement en ordre de bataille. L’expérience de ces derniers mois sera très précieuse et nous permettra de gagner du temps dans notre travail de mobilisation.

La CAA du SNES réunie le 9 novembre apporte son soutien à l’intersyndicale orientation dans sa lutte contre le démantèlement du réseau des CIO et de l’orientation en général. Elle appelle à :

S’inscrire dans la poursuite des actions unitaires contre une réforme des retraites injuste, qui ne répond pas aux situations particulières (dont celle des enseignants, CPE et COP recrutés à bac + 5 par exemple) et inefficace de façon plus globale puisque, d’ores et déjà, sa remise à plat en 2013 a été votée par le Sénat. Le SNES et la FSU œuvreront pour imposer un système basé sur la solidarité, l’égalité public privé, la suppression de la décote, le retour à un âge de départ à la retraite de 60 ans, après 37 ans ½ de cotisations. La journée du 23 novembre décidée par l’intersyndicale interprofessionnelle national doit permettre de poursuivre la bataille de l’opinion et maintenir la mobilisation (organisation d’HIS, d’AG, de rassemblements et manifestations ...)

Informer collègues, parents et élèves de la situation catastrophique de l’Education nationale (voir textes collège et lycée) par l’intermédiaire d’AG, de motions en CA, de communiqués de presse, ...

Remettre les questions éducatives au cœur de nos revendications et contribuer à populariser celles-ci. La perspective d’une manifestation nationale est à travailler (au retour des vacances de Noël ? Sur quels thèmes ? à l’appel de la seule FSU ?)

Faire remonter toutes les atteintes au droit syndical que les personnels pourront constater (signature demandée aux grévistes, difficultés pour tenir une heure d’information syndicale, ...). la CAA mandate le secrétariat pour la poursuite de son action concernant le refus du rectorat d’autoriser le cumul d’activités à des personnels qui ont exprimé leur intention de ne pas prendre un stagiaire temps plein à la rentrée 2010 dans le cadre d’une pétition collective (voir communiqué de presse).

Soutenir collectivement les non titulaires confrontés à des ruptures de contrat infondées

Continuer à revendiquer une véritable formation des maîtres, avec un stage allégé représentant au maximum 1/3 temps et une formation professionnelle alternant théorie et pratique.

Faire voter contre le budget dans les CA en expliquant le vote par les diminutions importantes des subventions liées à la réforme territoriale qui mettent déjà en péril le fonctionnement quotidien des établissements et qui ne permettront pas de faire face à des dépenses exceptionnelle.

S’opposer à la désignation de référents culture, orientation et remplacement dans les établissements : non seulement, c’est une nouvelle tentative de créer une hiérarchie intermédiaire, mais c’est aussi un outil de déréglementation supplémentaire destiné à cacher la pénurie de personnels dont souffre l’Education nationale.

Vote : unanimité des 26 participants