Malgré nos demandes régulières et insistantes, et le discours officiel du rectorat sur sa volonté de tenir un dialogue social de qualité, force est de constater qu’il nous faut utiliser des voies détournées pour obtenir des informations.

C’est le cas pour la circulaire concernant les modalités d’affectation des stagiaires à la rentrée 2010.

Morceaux choisis (avec commentaires en italique) :

« prévoir un plan de formation particulier pour les quelque 500 lauréats du concours 2010 qui seront nommés fonctionnaires stagiaires dans des établissements publics de l’Académie de Lille. Ceux-ci exerceront en effet leurs fonctions en responsabilité dès l’année de stage sans grande expérience préalable. » et ce n’est pas un commentaire du SNES !

Modalités d’organisation du dispositif général

La formation est composée d’un ensemble de trois dispositifs associant réponses individuelles et collectives :

1) Un dispositif d’information et d’accueil prenant la forme

 d’un portail mettant à disposition des informations administratives et pédagogiques ;

 de journées d’accueil académique les 30 et 31 août par Madame le Recteur et l’ensemble de ses services d’une part, les corps d’inspection, les formateurs et tuteurs d’autre part

2) Un dispositif d’accompagnement

L’accompagnement a pour mission première d’apporter soutien et aide à la résolution de problèmes professionnels rencontrés (où est la formation dans tout cela (faire une progression sur l’année, une séquence, une évaluation ???) ? Il s’agit bien de jeter les stagiaires en situation et de résoudre simplement et au cas par cas les problèmes de gestion de classe qu’ils rencontreront inéluctablement !).

L’accompagnement sera fort et étroit au démarrage de l’année scolaire (septembre – octobre). Il peut revêtir diverses formes :

 un accompagnement individualisé au sein de l’établissement scolaire (au sein et hors de la classe) réalisé dans la mesure du possible  !!!!= par un conseiller pédagogique enseignant de l’établissement ou d’un établissement proche (nous cherchons toujours où pourront être le tuteur du stagiaires d’arts plastiques de Solre le Château, les tuteurs d’allemand, de SVT, de physique chimie, d’espagnol, d’arts plastiques, d’éducation musicale, de SES ... des stagiaires temps plein qui seront les seuls enseignants de leur discipline dans leur collège ou même lycée ) ;

 un accompagnement collectif sous forme de groupes d’analyses de pratiques réalisées au niveau des districts et/ou bassins sous la forme de réunions régulières (Régulières = 6 journées sur l’année, dont 2 en mai-juin ...)

Un cahier des charges précise les missions du professeur conseiller pédagogique.

3) Un dispositif de formation

Il se caractérise par :

 une alternance de périodes de formations groupées et filées réparties sur l’année scolaire (les formations filées auront lieu en plus des 18 h de cours, l’essentiel de la formation massée n’interviendra qu’après les vacances d’hiver, pour permettre à des étudiants admissibles de faire un stage 108 h pendant lequel ils remplaceront les stagiaires, ce stage étant considérée comme … une formation !!!!) ;

 des temps de formation collective sur des thématiques disciplinaires et/ou transversales et des temps de formation individuelle sur des besoins repérés. L’établissement scolaire est ici un lieu de formation à part entière, en particulier sur la connaissance du système éducatif, l’EPLE et ses partenaires. Un tuteur à temps plein s’occupant d’un stagiaire lui même à temps plein .... Et l’on ose parler de temps de formation à part entière ???

Pour accompagner le dispositif, une plateforme de formation peut être mise à disposition pour un suivi à distance et l’échange de ressources de formation. La solution à tout : Internet

Le texte dans son intégralité :


L’analyse du SNES : un désastre annoncé !

Le barème d’affectation a été modifié par le ministère, les étudiants ayant passé le concours dans une académie n’ont plus de priorité pour y rester lors de l’année de stage, seules la place au concours et la situation familiale au 1er septembre seront prises en compte (exits les 40 pts IUFM et les 100 pts pour les AED).

Il faut donc s’attendre à un chassé croisé d’étudiants contraints à déménager à leurs frais, quelques jours avant une rentrée lors de laquelle ils auront à faire cours à temps complet (ils sauront après le 21 août dans quel établissement ils sont affectés et quels seront leurs niveaux d’enseignement).

L’administration académique ne leur donnera pas de répit pour leur permettre de préparer puisqu’ils sont invités à une réunion d’accueil le 30 août au rectorat et le 31 avec les inspecteurs (invités car non rémunérés, leur stage commençant officiellement le 1er septembre).

S’ensuivront après 6 semaines de « compagnonnage » avec le tuteur sur lequel seront transférées toute la charge du travail et la responsabilité de la formation (au point que ce sera à lui de demander à l’inspecteur de venir ou pas pour titulariser (ou non) le stagiaire), alors que les précédents stagiaires étaient confrontés à différents regards, et donc différents avis (stage de pratique accompagnée désormais supprimé, formateurs, visiteurs).

Nous maintenons plus que jamais notre appel à ne pas se rendre complice d’un tel dispositif et à refuser d’être tuteur, mission qui ne fait pas partie de nos obligations de service et ne peut nous être imposée. Le succès de cette action de refus collectif devrait conduire l’administration à exercer des pressions, à menacer, voire à pousser l’indécence à proposer une rémunération supplémentaire alléchante dans un contexte de baisse des salaires.