22 juin 2010

Carrière et mutations

DECLARATION SNES / SNESUP FSU FPMA 21 - 22 – 23 juin 2010

Après le boycott de la première journée hier pour protester contre le blocage des postes pour les stagiaires, afin de défendre les conditions de la formation de ceux-ci et le droit à mobilité des personnels titulaires (au moins 539 lésés)

DECLARATION SNES / SNESUP FSU FPMA 21 - 22 – 23 juin 2010

Vous avez diffusé le projet depuis 10 jours maintenant, contre l’avis unanime des organisations syndicales. Nous n’avons toujours pas compris l’intérêt que vous pouvez y trouver : si c’est pour affaiblir le syndicalisme et le paritarisme, le surcroît d’activité et d’adhésions que nous enregistrons depuis le 11 juin prouve que vous avez raté votre cible. Si c’est pour servir les personnels, l’accroissement de stress que cela suscite et les réactions extrêmement négatives dont ils nous font part montrent là aussi votre échec. Cela raccourcit également le temps de travail des services. Bref, le mystère reste pour nous entier et nous serions preneurs de votre justification.

Le fait le plus remarquable de ce mouvement 2010 est la faiblesse de la participation et du taux de satisfaction : nous avons comptabilisé 2579 demandeurs certifiés, agrégés, CPE et COPSYS. Parmi eux, 534 entrants et 178 MCS auxquels il faudrait ajouter des retours de congés parentaux et de CLD pour avoir le tableau complet des participants obligatoires.

Le projet tel que vous l’avez diffusé indique un taux global de satisfaction de 44.8 %, taux qui tombe à moins de 17 % si l’on ne prend en compte que les participants volontaires. Le plus faible taux, et de loin, de ces dernières années. Et que dire quand on examine les demandes non satisfaites sur le collège de Cappelle en Pévèle qui fait l’objet de 158 voeux toutes disciplines confondues, dont 76 en 1er rang, et dont les collègues comprennent mal les réaffectations passées hors mouvement, et encore moins les postes bloqués pour les stagiaires ? La discipline la plus touchée est sans conteste la physique chimie avec un taux de satisfaction de 0,5 % !

La faute en revient à votre politique de gestion des ressources humaines : malgré un recrutement très en deçà des besoins, les centaines de suppressions et de blocages de postes pour accueillir 407 stagiaires empêchent les personnels de prétendre à une mobilité professionnelle choisie, y compris ceux que vous avez cherché à favoriser dans le barème (reconvertis, agrégés ..), sans parler de MCS envoyées à plusieurs dizaines de kms alors qu’un poste était disponible dans leur commune. C’est une vexation de plus que nous subissons, relayée par Mme le Recteur hier dans ses propos sur les fonctionnaires qui ne doivent pas se plaindre d’être envoyés en MCS à 40 kms, Lille n’étant pas Besançon, et un fonctionnaire étant titulaire d’un emploi et pas d’un poste. Cette vexation s’ajoute à la dégradation de nos conditions d’enseignement et à la probable baisse de nos salaires (une première depuis 1934 !), si l’intention du gouvernement se vérifiait quant à l’alignement avec le privé du taux de retenue pour les retraites, mesure injustifiable quand on sait que cet argent ne servira pas aux retraites.

Nous vous avons fourni des chaînes montrant les conséquences de la masterisation sauce Chatel, nous vous demandons de les prendre en compte pour améliorer les situations des collègues que nous informerons par ailleurs du résultat qui aurait pu être le leur sans votre obstination.

Nous vous demandons également de revenir sur votre intention de nommer à temps plein des stagiaires tant qu’il est encore temps : nous n’avons guère été convaincus hier par le discours officiel de Mme le Recteur et de ceux qui ne doivent pas savoir que la formation actuelle comprenait déjà un stage en responsabilité de 2 à 8 classes, ni ce qu’est d’avoir de vrais élèves en face d’eux. A la rentrée, vous vous exposez à des arrêts en très grand nombre de nos jeunes collègues qui ne pourront faire face, mais aussi à des démissions de lauréats de concours exigeants dont vous aurez brisé les aspirations professionnelles. Vous en porterez seuls la responsabilité, de même que vous porterez seuls la responsabilité des problèmes de remplacement à la rentrée et des dysfonctionnements pour les élèves. Mais c’est la finalité avouée des réformes actuelles il y a quelques semaines par le ministère lui même : supprimer et encore supprimer, quelles qu’en soient les conséquences, et si au passage cela fait le jeu du privé, le gouvernement actuel aura atteint un autre de ses buts.

Cette destruction programmée du service public d’Education nationale pourrait presque faire passer pour anecdotiques les remarques que nous avons à faire pour le barème que vous nous avez imposé :

 les 500 pts agrégés par exemple : pour la 2e année, notre analyse est confirmée, cette bonification sert avant tout à des agrégés déjà en lycée qui peuvent ainsi choisir leur lycée. Les chiffres sont clairs : sur 39 agrégés en collège qui demandent une mutation, 10 demandent un lycée alors que 38 agrégés déjà en lycée utilisent les 500 pts. Les chiffres montrent aussi que la bonification induit en erreur les agrégés qui se contentent plus que les autres de ne formuler que voeux précis, ce qui les amène à partir davantage en extension : 31 sont dans ce cas, soit plus de 16 % de l’ensemble des extensions, alors qu’ils représentent 8,7 % des demandeurs.

 Les TZR : 23,7 % obtiennent une mutation, le chiffre tombe à 13 % si l’on ne prend en compte que les mutations sur poste fixe, mais la discrimination que vous introduisez entre TZR déjà dans l’académie et entrants aboutit à ce que ces derniers obtiennent à 88 % une ZR. Il faut également noter que l’académie comptera 302 TZR de plus en 2010 2011, mais comme 407 seront mobilisés pour le dispositif stagiaires, les difficultés de remplacement seront encore plus importantes à la rentrée.

 Les points attribués pour enseignement hors discipline ont essentiellement été donnés en STI et en éco gestion, disciplines dans lesquelles il n’y a pas de poste. Ils ne servent donc à rien, si ce n’est à vous assurer une main d’œuvre docile qui ne fera pas de recours au TA.

Nous avons aussi des interrogations concernant la rédaction et l’application de votre circulaire : sur l’extension, vous listez les éléments de barème à prendre en compte. Or, si le rapprochement de conjoint figure dans la liste, les enfants n’apparaissent pas, ni les retours de congés parentaux et de CLD, alors que nous avions compris qu’il s’agissait d’un moyen de rendre les extensions moins douloureuses. Par ailleurs, vous écrivez que l’extension se fait à partir du premier voeu large, alors que jusqu’à présent il s’agissait du premier voeu. Nous aimerions qu’un point soit fait puisque nos demandes d’éclaircissements n’ont pas été entendus pendant le GT d’élaboration du barème.

Nous vous demandons aussi des explications sur le gel de la ZR d’Arras et l’explosion des affectations sur la ZR Béthune : nous ne pouvons croire qu’il s’agit de profiter de la position centrale de Béthune pour multiplier les envois de TZR dans les zones limitrophes.

Nous souhaitons également être destinataires autrement que par la bande des circulaires officielles : celle sur le fonctionnement de l’année de stage par exemple, à laquelle Mme le Recteur faisait allusion hier mais que nous ne sommes pas censées avoir lue depuis quelques jours déjà ; celle sur la reconversion alors que le GT tant promis et tant reporté n’a pas eu lieu et qui nous annonce une reconversion surprise possible en documentation (ainsi que des propositions très mal vécues par les professeurs de SES auxquels vous proposez de devenir prof de vente, ce qui n’a pas de rapport avec leur discipline).

Nous profitons aussi de cette instance pour relayer la demande d’audience du collège Van Der Meersch de Roubaix en grève en juin, en espérant qu’ils soient reçus, contrairement au lycée H.Darras de Liévin qui n’a pas pu bénéficier de la volonté de dialogue social de Mme le Recteur.