16 juin 2010

Carrière et mutations

Mutations : Les élus des personnels ne siégent pas lundi 21 juin

Déclaration préalable de l’intersyndicale / FPMA certifiés-agrégés 2010 SNES SNESUP-FSU / SNALC-CSEN / SGEN–CFDT /SE–UNSA/ SUD Education / SN–FO-LC

 

Madame le Recteur,
 

Cette FPMA se tient dans un contexte exceptionnellement tendu de 646 nouvelles suppressions de postes et de la mise en place de la mastérisation voulue par le Ministre. Le mouvement intra-académique est au bord de l’asphyxie. Nous, commissaires paritaires, demandons que cette instance retrouve tout son sens.

Un seul chiffre suffit à justifier nos inquiétudes : celui du faible nombre de collègues obtenant une mutation. Alors que 1423 certifiés agrégés CPE et COPSYS mutaient l’an dernier, il n’y en a plus que 1158 cette année et beaucoup dans des conditions très difficiles, en particulier les MCS et certaines disciplines sont complètement bloquées.

Ce projet catastrophique s’explique par la décision rectorale unilatérale de bloquer 407 postes pour y établir des professeurs stagiaires. Cette décision a été jugée inacceptable par l’ensemble des élus du personnel. Elle a profondément choqué nos collègues qui se sont spontanément et massivement opposés aux conditions que vont connaître les stagiaires débutants. Elle heurte également parce qu’elle engendre un nombre très important de collègues lésés injustement dans leur projet de mobilité professionnelle.

Il y avait pourtant d’autres solutions : affecter les enseignants stagiaires sur des supports de 6 - 8 heures hebdomadaires, voire 12 h pour respecter les nouveaux textes officiels et non sur des postes qui auraient du être offerts au mouvement. Nous déplorons que cette demande n’ait pas été prise en compte. Au final, ce sont nos collègues certifiés et agrégés qui paieront le prix de votre décision. Il reste suffisamment d’HSA ou de BMP dans les établissements pour affecter les stagiaires, c’est donc faisable, même si nos revendications de ne pas affecter les stagiaires sur moyens d’enseignement demeurent
 
Parce que cette déclaration préalable n’est pas une déclaration pour la forme et pour que chacun prenne conscience de l’étendue des dégâts, les commissaires paritaires ont décidé de reprendre tout le mouvement à partir de zéro en réinjectant les postes stagiaires qui n’auraient jamais dû être bloqués.
Le résultat de cette démarche est édifiant. Le bilan sur seulement 12 disciplines (anglais, documentation, philo, lettres classiques, espagnol, histoire géo, SES, Sc physiques, lettres modernes et éco gestion) montre que :

 185 collègues qui ne mutent pas auraient pu avoir une mutation
 
 354 collègues auraient pu avoir une amélioration de leur rang de vœu

 
Au total, il s’agit de 539 collègues lésés.
 

Nous vous remettons avec cette déclaration préalable des propositions de chaînes par disciplines concernant des collègues lésés, avec l’affectation qu’ils devraient obtenir. Nous vous demandons d’étudier d’ici demain matin ces propositions qui ont été faites dans le respect des règles du mouvement et pour permettre aux futurs lauréats des concours d’espérer une amélioration des situations que vous leur prévoyez jusqu’à présent. Il n’est pas trop tard. Le refuser serait injuste. L’accepter serait le signal fort qu’attendent l’ensemble des enseignants : un signal qui signifierait que le dialogue social a un sens, que leur droit à muter est respecté par la hiérarchie.