"Dans les collèges, la généralisation des livrets de compétences, destinés à évaluer l’acquisition du socle commun, pose de nombreux problèmes. Il faut rappeler que seuls le niveau A2 et le B2i (compétences 2 et 4) sont exigibles pour le brevet 2010, alors que la session 2011 prendra en compte les 7 compétences attestant la maîtrise du socle commun. Pour la session 2010, le conseil syndical appelle donc les collègues à ne pas renseigner l’attestation de maîtrise des connaissances et compétences dans son ensemble (en 4e comme en 3e), malgré les pressions exercées par certains chefs d’établissement qui confondent tenue (mise à disposition) du livret et validation des 7 compétences.
Les textes en vigueur continue en effet de laisser aux enseignants la maîtrise de l’évaluation des élèves dans leur cadre de leur liberté pédagogique (loi Fillon de 2005). Dans ce cadre, la tenue des livrets de compétences relève d’abord des choix des équipes, dans le respect des choix disciplinaires individuels, et en dehors de toute préoccupation statistique liée au pilotage des EPLE par la performance. D’ailleurs, le livret diffusé par le ministère pour la rentrée 2009 se présente comme un bilan, qui donne lieu à attestation, plutôt que comme un outil d’évaluation formative qui validerait les progrès de l’élève au fur-et-à-mesure de l’avancement dans la scolarité au collège ; la division du livret en blocs de compétences ne permet pas de déterminer, si ce n’est localement et ce n’est pas admissible, à quel niveau d’enseignement telle ou telle connaissance ou capacité doit être évaluer.

Il faut rappeler que les chefs d’établissements ne peuvent pas être des prescripteurs et ne peuvent pas s’immiscer dans nos séquences pédagogiques pour vérifier l’utilisation de la notion de compétence dans nos cours car la notion de “liberté pédagogique” est réaffirmée dans la loi Fillon. La seule obligation réglementaire est de valider le socle en fin d’année de troisième.
Par ailleurs, il faut relancer la pétition lancée par le SNES (http://www.snes.edu/petitions/index.php?petition=16)

Concernant la nouvelle épreuve d’histoire des arts, obligatoire pour tous les élèves à la session 2011 du DNB, ce sont les mêmes textes qui s’appliquent concernant la responsabilité des enseignants en matière d’évaluation. Le chef d’établissement et/ou le conseil pédagogique ne doivent en aucun cas imposer leurs choix, même si les textes régissant la mise en place de ce nouvel enseignement renvoie à l’autonomie locale les modalités d’application. Le conseil syndical condamne le non-cadrage de l’évaluation, en attendant la publication annoncée d’une nouvelle note de service prévue au 2e trimestre 2010. Il exige notamment

  • que l’oral obligatoire ne soit pas organisé sur le temps de cours, mais dans le dans le cadre d’une ou plusieurs demi-journées banalisées par exemple.
  • que seuls les collègues impliqués dans cet enseignement puissent faire partie du jury, et qu’ils bénéficient d’un temps de concertation
  • que seuls des travaux réalisés en classe puissent être évalués
  • que l’histoire des arts, qui est un enseignement et non une discipline, ne fasse pas l’objet d’une évaluation trimestrielle, qui minorerait les autres matières du contrôle continu, et s’ajouterait à l’évaluation terminale (coefficient 2).
    Sans cadrage qui assure l’égalité de traitement des élèves devant l’examen, et sans moyen (temps de concertation dans le service), l’évaluation de l’histoire des arts en vue du DNB ne peut se dérouler dans des conditions satisfaisantes, ce que montrent les expérimentations déjà menées dans certains établissements. Si les modalités actuelles sont maintenues, le conseil syndical appelle les collègues à mettre en débat l’idée d’une évaluation orale intégrée aux enseignements disciplinaires, pour les professeurs volontaires. A l’issue de l’année scolaire, il suffirait que la moyenne des notes -non coefficientées- de chaque discipline impliquée soit calculée pour obtenir la note finale."