26 mai 2010

Le Snes-FSU dans l’Académie

Déclaration préalable barèmes du mouvement intra 2010

DECLARATION SNES SNESUP FSU GT BAREMES 25 ET 26 MAI 2010

D’année en année, le mouvement perd en fluidité, celui de 2010 devrait se résumer encore plus que d’habitude à caser des mesures de carte, les entrants et quelques autres titulaires prêts à tout pour quitter un poste obtenu en extension : nous avons comptabilisé 2395 participants certifiés et agrégés, soit une baisse de 331 demandeurs.
Parmi ceux-ci, 580 sont des demandeurs obligatoires dont 175 ayant des pts MCS.

La diminution du nombre de demandeurs volontaires s’explique d’abord en raison de la peur d’être le dernier arrivé, donc celui qui « saute » dès l’année suivante puisque le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 est maintenu et même amplifié, aidé en cela par des contre réformes que nous continuons à dénoncer. Mais la diminution du nombre de participants, et très certainement du déjà faible taux de satisfaction, s’explique aussi parce que vous avez bloqué le mouvement cette année en retirant 407 postes pour y affecter des stagiaires, dont certains établissements très attractifs. L’an dernier, 1426 mutations ont été réalisées pour les certifiés et les agrégés. Combien pourront l’être cette année en l’absence de postes fixes ?

Pour nous, l’affectation à temps plein des stagiaires est un non sens complet : on ne jette pas en pleine mer quelqu’un qui est venu prendre apprendre à nager en attendant sur la plage de voir comment il va s’en sortir ou pas ; c’est ce que vous ferez pourtant en affectant à temps plein des étudiants lauréats de concours qui penseront découvrir progressivement leur nouveau métier et se trouveront confrontés à des difficultés telles que leur entrée dans la carrière sera largement compromise, quand elle ne sera pas stoppée net.

Combien d’entre nous ici présents n’auraient-ils pas jeté l’éponge placés dans des circonstances similaires ? Avez vous pensé aussi aux élèves ? Avez vous également pensé aux élèves des titulaires qui seront absents en début d’année scolaire et qui ne pourront pas être remplacés puisque le dispositif que vous prévoyez consommera une bonne partie, voire tout le potentiel de remplaçants de l’académie ?

Pour les titulaires, c’est l’incompréhension et la colère : votre barème et les éléments que vous avez valorisés de façon exorbitante, contradictoire et disproportionnée revenaient à leur faire croire qu’une mutation dans leurs vœux était possible. Que de désillusions à venir ! Ici, ce sera un professeur de STI en reconversion à 1000 pts, là un cas médical, voire une ex MCS dont les pts ne servent à rien face à un gel de poste.
Idem pour les collègues ayant rempli leur contrat en ZEP pendant 8, 10 ans ou même plus et auxquels vous n’offrez que des points sans perspective !

Et que dire des agrégés auxquels vous prétendez de façon mensongère faciliter l’accès au lycée en leur attribuant 500 pts ? Ils ne sont d’ailleurs pas dupes puisque seulement 225 participent à l’intra, contre 299 en 2009 et 264 en 2008 !

Nous avions un système éducatif performant qui ne demandait qu’à être amélioré. La volonté politique que vous représentez a fait le choix de le détruire peu à peu, d’abord en réduisant les horaires et les exigences disciplinaires, puis en démotivant les personnels. Ainsi, que vont penser nos collègues en comparant votre attitude de refus d’attribuer un 0.5 en plus à la note administrative d’un certifié donnant toute satisfaction mais condamné à passer à l’ancienneté, alors que vous êtes prêts à attribuer 600 pts à un collègue utilisé hors discipline, sans que nous ayons un quelconque avis des chefs d’établissement et de l’IPR sur la qualité des services rendus ?

Comment voulez vous que les personnels puissent avoir confiance dans un système qui ne respecte pas les règles qu’il s’est fixées ou tout simplement le droit et les statuts ? Nous vous demandons de retirer tous les points qui auront été attribués de cette manière, d’abord parce qu’ils valorisent une situation pour laquelle vous avez été condamnés au TA, et aussi parce que nous n’avons aucun moyen de vérifier que ces points ne sont pas le fait du prince. Prendrez vous le risque de faire annuler par le tribunal administratif les mutations 2010 en maintenant cette bonification ?

Nous vous demandons également de confirmer ce que vous nous aviez dit lors du GT concernant l’affectation des néo-titulaires en APV. Pour le SNES et le SNESUP, cette affectation est possible dans le cadre de vœux larges et ne doit pas être confondue avec la possibilité de refuser un poste en établissement RAR.

Pour les APV, nous avons au moins une situation pour laquelle nous souhaiterions une modification de barème : il s’agit d’un collègue stagiaire en situation en ZEP puis titularisé sur le même établissement mais pour lequel vous ne comptez pas l’année de stage. Le texte est assez ouvert pour le permettre, bonifier cette année serait une reconnaissance qu’il attend de son administration.

Pour les APV toujours, nous réitérons notre demande de bonifier les sorties d’APV formulant des vœux larges restrictifs. Malgré toute notre bonne volonté, nous ne comprenons pas la logique qui conduit à bonifier tous les vœux larges restrictifs formulés par les congés parentaux, les CLD ou les agrégés, mais pas les sorties d’APV. Pourquoi cette discrimination incompréhensible pour ceux qui sont en poste en APV et qui formulent des vœux larges pour multiplier leurs chances d’obtenir une mutation en période de suppressions et de blocages de postes ?

Nous vous demandons aussi de contacter des agrégés participants obligatoires que votre bonification de 500 pts aura incité à ne formuler que des vœux lycées et qui risquent de se retrouver en extension en collège ou en ZR, sur une zone géographique non voulue. L’an dernier, il y a eu davantage d’extensions pour les agrégés que pour les autres corps : d’après un document daté du 23/10/2009, 11,15 % des certifiés sont partis en extension pour 12,24 % des agrégés. Les 500 pts ne sont pas étrangers à cela. C’est donc une bonification dangereuse dans ce contexte d’absence de postes en lycée. Pour la FSU, il est impératif de revoir le montant de cette bonification, surtout si vous n’avez pas l’intention de rétablir et de créer des postes en lycée.

Nous vous demandons également de contacter les collègues en MCS ayant mis le vœu ZR avant le vœu ACA. Lors du GT, nous avions formulé des réserves sur cette nouvelle règle que vous souhaitiez introduire et nous aurions nous, préféré en rester au règlement tacite des situations individuelles avec réaffectation en ZR au delà d’un kilométrage à fixer. Le vœu ACA fait peur, nous le savions, mais beaucoup de nos collègues ignorent la réalité des TZR et ont formulé un vœu ZR qu’ils considèrent comme rassurant, alors que cela peut les amener à être affectés beaucoup plus loin et dans une situation instable. Si après contact avec vos services et explications, le collègue maintenait le vœu ZR avant le vœu ACA, il serait alors en mutation volontaire (et non en réaffectation) et nous ne pourrions pas l’affecter sur un poste fixe dans la commune limitrophe sous peine de le dégrader dans ses vœux.

Nous souhaitons avoir des explications sur la façon dont les affectations sont ou seront faites sur Capelle en Pévèle : le collège est extrêmement demandé et des rumeurs courent sur d’éventuels passe-droits.

Nous n’avons pas non plus trouvé trace des reconvertis : l’an dernier, cela avait abouti à chambouler le mouvement en technologie et à modifier 50 % des affectations prévues dans le projet.

Enfin, la mise en place du dispositif CLAIR a été annoncé lors des Etats Généraux sur la violence, des établissements de l’académie sont-ils concernés ? La FSU dénonce fermement la mise en place d’un système qui aboutirait à recruter localement des personnels, bafouant ainsi les bases mêmes du recrutement de la fonction publique d’Etat, remettant en cause l’existence d’un service public d’Education garantissant l’égalité de traitement à tous les élèves sur l’ensemble du territoire français.

Pour terminer, le bilan de l’an dernier montre que la diffusion du projet est une opération à ne pas renouveler : cela vous oblige à travailler dans la précipitation et à multiplier les risques d’erreurs dont certaines faciles à repérer, ce que vous avez d’ailleurs fait (à peine aviez vous donné les documents que vous nous donniez aussi 131 rectifications). Par ailleurs, aucun collègue ne peut en être satisfait, évidemment ceux dont le résultat a été modifié comme cela a été le cas pour 265 d’entre eux sur 1426 mutations réalisées (soit 19 % du projet modifié), mais aussi l’ensemble de ceux qui ont vécu encore plus mal l’attente, espérant une modification ou le maintien du projet.
Les réactions de nos collègues l’an dernier ont été assez vives, nous vous demandons de ne pas vous décrédibiliser cette année encore, ne publiez pas le projet.