Ce vendredi 19 juin s’est tenu à Arras un Comité Technique Paritaire Départemental, qui abordait les dispositifs d’insertion, et notamment l’avenir des 3e dérogatoires (surtout des 3e dites « d’insertion ») encore présentes dans un tiers des établissements du Pas-de-Calais.
L’Inspecteur d’Académie a confirmé son intention de réduire drastiquement leur nombre, afin qu’il n’en reste qu’une par district.

L’intervention du Snes a porté sur plusieurs points :

1) Nous n’avons pas été surpris par les chiffres qui soulignent que la majorité des élèves passés par une 3e I disparaissent des statistiques dans les 2 ans. Comment peut-on penser qu’un dispositif aussi dérogatoire en terme d’horaires et de contenus, concentrant des élèves en grande difficulté, puissent garantir une poursuite d’étude ambitieuse après le collège et éviter les sorties sans qualification ? Visiblement, la planification jusqu’en 2012 des suppressions de postes de fonctionnaires (34 000 au bas mot pour 2010) amène l’IA à réfléchir sur la pertinence de dispositifs ou de structures (3e Dero, mais aussi 3e DP6, Segpa, « démission impossible » : 90 ETP (la moitié rien que dans le BEF de Lens) en période de disette budgétaire et de reprise démographique, ce n’est pas rien. Mais bien sûr, l’annonce de 34 000 nouvelles suppressions de postes dans la Fonction Publique en 2010 est certainement étrangère à tout cela … D’ailleurs, 3 collèges voient leur 3e Insertion fermées dès septembre 2009 (Lens Michelet, Courcelles-les-lens, Libercourt), ce qui amène la perte de 28 heures-postes, « compensées » par l’apport de … 48 HSA qui, nous dit l’IA sans sourciller, permettront de créer pour chacun une troisième générale.

2) Nous avons souligné que bon nombre de collègues étaient attachés aux dispositifs d’insertion, car les moyens horaires qui y sont attachés permettent un travail en effectifs réduits, ce que les DHG ne permettent plus que très peu (les HSA réinjectées ne vont rien arranger). Et même s’ils ne font pas d’illusion sur le devenir scolaire des élèves concernés. Les représentants du Snes ont alors insisté sur la nécessite de mener une réflexion globale sur la « difficulté scolaire », qui engagent des moyens conséquents en heures-postes dès la 6e, et les années suivantes. Cela n’est évidemment pas l’objectif de l’Administration qui, dans la logique du socle commun (Loi Fillon sur l’Ecole, 2004), s’intéresse aux élèves décrocheurs à la fin de la scolarité au collège, une fois les problèmes devenus insurmontables, dans une perspective de tri social.

3) Enfin, alertés par des S1, nous avons interpellé l’IA sur la procédure, très significative sur ses motivations réelles, mise en œuvre pour « sélectionner » les 3e dérogatoires vouées à disparaître. Un appel à projets a été lancée et devait remonter à l’Inspection début juin au plus tard. L’IA a dû reconnaître qu’un tiers des établissements concernés n’avaient pas remonté de projet, ce qui incite à penser que les principaux n’ont pas averti les équipes comme ils devaient le faire, certainement parce qu’ils ont eux-même renoncé à défendre les moyens affectés à la 3e dérogatoire.