21 septembre 2007

Le Snes-FSU dans l’Académie

Déclaration Snes-FSU au CDEN 62 du 11/09/2007

Dans le second degré, la rentrée 2007 est une nouvelle fois marquée par les retraits de moyens : - 54 ETP dans les collèges du Pas-de-Calais. Et même si les actions menées l’an dernier ont porté leur fruit avec l’abrogation du décret dit « Robien » sur les obligations de services, les moyens ne sont restitués qu’en HS.

D’ailleurs, l’actuel gouvernement, dans la continuité du précédent, projette de supprimer 9170 emplois dans les collèges et les lycées pour la rentrée 2008, ce qui est sans précédent. Aucune évolution des effectifs d’élèves ne justifie une telle saignée : la diminution des effectifs prévue par le Ministère dans le second degré (20.000) est du même ordre que celle de la rentrée 2007 (19.000) ; et l’on compte ainsi supprimer un poste d’enseignant ou de personnel d’éducation en moins pour 2,3 élèves en moins.

Pour la FSU, ce projet de budget 2008 est un tournant dangereux et néfaste pour l’Education Nationale.

 Néfaste, car il n’est que la traduction comptable d’une politique éducative idéologiquement marquée, dont l’objectif est de renoncer à l’ambition d’amener chaque élève au meilleur de ses possibilités, en triant ceux qui seraient méritants et auraient le droit de bénéficier d’un droit à l’éducation plein et entier, et ceux dont on se bornerait à constater l’échec, et qui n’accèderaient qu’à des savoirs appauvris (le « socle commun ») avant de quitter prématurément le collège.

 Dangereux puisque ce sont donc les conditions d’enseignement et d’étude qui vont se dégrader : diminution du nombre d’heures d’enseignement, réduction des options déjà largement utilisée ces dernières années, augmentation des effectifs par classe qui vont creuser encore les inégalités et aggraver les difficultés scolaires, tandis que les possibilités de remplacement des enseignants vont se détériorer.

 Dangereux enfin, parce que l’élévation des qualifications est une nécessité et on ne peut en diminuer le coût.

L’argument démographique épuisé, le Président de la République tente désormais d’afficher une volonté de redressement de l’école qui ne peut masquer la réalité des coupes budgétaires, pas plus que les méthodes pour y parvenir. Les milliers de suppressions de postes envisagées pour 2008, qui s’ajoutent aux ponctions déjà opérées depuis 10 ans, ne se feront pas sans de profondes mutations de l’école. Le pouvoir, relayé par les principaux médias, multiplie d’ailleurs les annonces pour discréditer nos revendications, dénoncer les horaires trop lourds des élèves, le désormais sempiternel « empilage des connaissances », et l’esprit 68 responsables de tous les maux. La « Lettre aux éducateurs » reprend tous les poncifs sur l’école, son laxisme, les solutions à l’emporte-pièce qui ne résoudront rien aux problèmes réels que connaît le système éducatif.

Parmi les fausses bonnes idées de cette rentrée, figure en bonne place dans la communication gouvernementale le dispositif appelé « accompagnement éducatif » :

il témoigne de la volonté de l’Etat de ne plus financer de manière pérenne l’aide au travail et la remédiation par le biais d’emplois budgétaires, et de dégager l’Education Nationale de missions qui doivent rester les siennes, en permettant qu’elles soient déléguées à des intervenants extérieurs dans l’enceinte même des établissements, ce qui est fondamental et que nous contestons.

Nous rappelons si besoin est au Ministre que la remédiation, les activités physiques, sportives et culturelles sont déjà pratiquées au travers des enseignements obligatoires (EPS et Arts Plastiques notamment), des activités facultatives (UNSS, chorale, clubs) et des sorties et voyages pédagogiques.

Pour la FSU, les choix annoncés tournent donc résolument le dos à une véritable mixité sociale, à l’amélioration de l’encadrement éducatif et à la lutte contre l’échec scolaire, et ne sont que l’habillage d’une politique ségrégative qui s’incarne dans la suppression programmée de la carte scolaire.