15 juin 2007

Carrière et mutations

Déclaration SNES / CAPA du vendredi 15 juin 2007

Nous nous réunissons quelques jours après l’annonce par le président Sarkozy de l’abrogation des décrets Robien, suppression exigée par les personnels à travers les luttes menées durant toute cette année scolaire. Nos collègues ne considéreront cependant que leurs revendications ont été écoutées que si cette mesure s’accompagne de la restitution des 3000 postes supprimés en raison de ces décrets. C’est pourquoi nous vous demandons de réunir un groupe de travail avant la tenue du mouvement intra de la semaine prochaine, afin que les postes supprimés soient rétablis, que les mesures de carte scolaire et les compléments de service devenus inutiles soient annulés. Nous remercions par avance les services d’assurer ce surcroît de travail dont il aurait été si facile de se passer si le ministre avait su écouter à temps les personnels !

A l’approche des vacances et dès la rentrée, nos collègues resteront mobilisés pour défendre des sujets qui leur tiennent à cœur :

 d’abord leurs qualifications en refusant toute perspective de bivalence,

 puis leur discipline, le niveau d’exigence qu’ils ont pour leurs élèves, auxquels s’attaque le président en déclarant vouloir alléger les programmes et les grilles horaires.

Enfin, ils seront particulièrement attentifs au sort de leurs élèves sans papiers qui pourraient être menacés dès juillet

La CAPA d’aujourd’hui a pour objet des situations aussi contrastées que la contestation de notes administratives, la réadaptation et les congés formation.

Plus de 80 certifiés contestent leur note administrative : la référence incessante au mérite, la volonté d’individualiser les carrières amènent certains d’entre eux à ne pas comprendre la stagnation de leur note, alors qu’ils s’investissent dans leurs établissements. Il faut dire que le rythme des inspections, malgré de récents progrès, aboutit à renforcer le rôle de la note administrative dans le passage d’échelon et donc dans l’accès à la hors-classe. Cette évolution nous conforte dans notre demande d’avancement au même rythme, le grand choix, pour tous, dans le cadre d’une grille indiciaire revalorisée permettant à tous d’atteindre l’indice 782 en fin de carrière (l’actuel 7e échelon de la hors classe).

Ce constat ne doit cependant pas cacher des situations récurrentes : cette année encore, il ne fait pas bon être une femme, en congé maternité ou maladie, TZR et en APV pour avoir droit à une augmentation de sa note ! Nous demandons en particulier que la situation des TZR affectés hors discipline et dont l’activité est parfois qualifiée de « médiocre » soit revue : ces jeunes collègues n’ont pas à être pénalisés dans leur carrière, alors qu’ils sont victimes de la gestion de la pénurie des moyens et qu’ils se bornent à respecter les consignes du Rectorat.

Enfin, la lecture des dossiers fait ressortir des situations ubuesques : un chef d’établissement se justifie en reprochant à un enseignant de … vouvoyer ses élèves. Il serait intéressant de connaître l’avis de Xavier Darcos sur ce cas !

Concernant les congés formation : un peu moins de 10 % des 654 certifiés demandeurs auront satisfaction cette année. Le contingent, déjà notoirement insuffisant, a encore diminué, privant 4 à 5 collègues de cette possibilité de se former. 6 à 7 demandes sont dorénavant nécessaires pour un certifié, ce qui creuse encore davantage le fossé par rapport aux autres corps : l’augmentation du volume global des congés formation est nécessaire suivie d’une meilleure répartition des contingents pour satisfaire les corps les plus en attente (certifiés et EPS).
Il y a une quinzaine d’années, nous avions accepté qu’une partie des moyens soient pris pour le RAPE en attendant une compensation ministérielle. Force est de constater que la situation perdure et que le ministère refuse de donner au rectorat les moyens dont il a besoin.

Terminons par la réadaptation : le décret du 27 avril 2007 remplace la réadaptation et le réemploi par l’affectation sur poste adapté. Ce qui est maintenu est la faiblesse des moyens qui sont alloués à ce dispositif et qui obligent à hiérarchiser des cas tous plus difficiles les uns que les autres. Un refus pour un collègue peut être lourd de conséquences et aggrave bien souvent une situation en retardant la prise en charge d’un problème. Autre sujet d’inquiétude pour nous : la situation des collègues arrivés en fin de réadaptation. Nous souhaiterions savoir si un bilan a été établi les concernant.